Thèse soutenue

Les recompositions de l'identité arménienne, diaspora /Arménie : de la victime au sujet

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Auteur / Autrice : Laurence Ritter
Direction : Michel Wieviorka
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance en 2005
Etablissement(s) : Paris, EHESS

Résumé

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Depuis le génocide de 1915, les Arméniens forment une diaspora. L'identité de cette diaspora est celle de la victime et de l'exil. En raison du refus de reconnaissance des faits par la Turquie, ce caractère victimaire se double de celui de victime niée. Les communautés de par le monde se sont partout reconstruites dans la mémoire de 1915. Le régime soviétique n'a pallié qu'en partie cette identité victimaire en Arménie même. A partir de 1970 - et dès avril 1965 en Arménie soviétique-, la revendication de la reconnaissance du génocide devient un mot d'ordre central. Les Arméniens font passer cette mémoire collective du crime de masse dans la sphère publique, interpellant autant leurs sociétés de résidence que la Turquie, y compris pour certains d'entre eux par le recours au terrorisme. Au tournant des années 80 et 90, le tremblement de terre en Arménie soviétique, le combat pour la récupération de l'enclave arménienne du Karabagh, l'indépendance de l'Arménie orientent la diaspora dans une nouvelle approche d'elle-même - et de ses relations à l'Etat comme à ses états de résidence. L'identité arménienne, en Arménie comme en diaspora, souffre encore de son ancrage victimaire et de définitions négatives de soi collectif, mais le passage de la victime au sujet est en cours, et devrait permettre aux définitions nationales et identitaires de se former ainsi qu'à des relations entre Etat et diaspora de se développer pour aboutir à un nouveau monde arménien.