Thèse soutenue

La patrimonialisation de l'archéologie : la mise en scène des vestiges dans l'exposition

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Auteur / Autrice : Emilie Flon
Direction : Jean Davallon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'information et de la communication
Date : Soutenance en 2005
Etablissement(s) : Avignon

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Dans les expositions patrimoniales actuelles, la représentation d'un monde dans lequel le visiteur est plongé est un phénomène récurrent, souvent qualifié de " spectaculaire " mais aussi identifiable comme une stratégie de mise en exposition (la muséologie de point de vue) qui se focalise sur l'expérience des visiteurs, en leur donnant l'illusion d'être dans un autre temps et un autre lieu. Ces mises en scène sont souvent critiquées pour leurs ressemblances avec les parcs de loisirs. La question est de savoir dans quelle mesure elles sont compatibles avec les fondements de l'exposition patrimoniale : savoirs véridiques et objets authentiques. L'exposition d'archéologie paraît être particulièrement sujette aux mises en scène, du fait des liens de l'archéologie avec l'imaginaire, les reconstitutions et la fiction ; on peut donc interroger le processus social de la patrimonialisation à partir de l'exposition d'archéologie. Les notions d'indice et d'icone sont des outils sémiotiques permettant d'exprimer un certain rapport à l'objet patrimonial, fondé soit sur les règles scientifiques de description du monde réel, soit sur la ressemblance iconique à un monde possible. Nous recherchons cette distinction dans le discours même de l'exposition, à l'aide d'une méthode sémiotique qui définit un " interprétant " propre à chacun des dispositifs d'exposition étudiés. L'analyse est construite à partir du musée de Préhistoire de Nemours (France), puis appliquée aux musées de Pointe-à-Callière (Canada) et du Pont du Gard (France). Nous montrons que la fiction est un outil pragmatique permettant de construire des passerelles du présent vers le passé, soit en créant une mise en scène spatiale et cohérente réunissant visiteur, vestiges, et représentation du passé, sans nécessairement obérer l'authenticité des vestiges ; soit en plaçant le visiteur dans une relation discursive avec un individu du passé, cet échange cohérent mais fictif permettant de communiquer des savoirs