Thèse soutenue

La formation des formes : essai sur la naissance de la sensibilité dans l'esthétique critique

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Juan-Manuel Garrido-Wainer
Direction : Jean-Luc Nancy
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2004
Etablissement(s) : Université Marc Bloch (Strasbourg) (1971-2008)
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : Université des sciences humaines (Strasbourg). UFR Philosophie, linguistique, informatique et sciences de l'éducation

Mots clés

FR

Mots clés contrôlés

Résumé

FR  |  
EN

Dans le schématisme sans concept propre au jugement réfléchissant esthétique, la synthèse de l'appréhension dans l'intuition est libérée des synthèses de la reproduction dans l'imagination et de la recognition dans le concept. Dès lors, elle doit être expliquée en vertu de la structure propre des formes pures de la sensibilité, l'espace et le temps. Dans le goût, en effet, la synthèse est d'abord produite au niveau de ces formes. Le beau est le jeu de l'espace-temps formant ou se formant indéfiniment dans les formes, avant de former une objectivité quelconque (même " indéterminée ") ; le sublime, c'est le sérieux d'une énormité qui, dévastant l'espace et le temps, met l'intuition à l'épreuve de ses limites constitutives. Tout cela implique, peut-être, que la synthèse des formes pures de la sensibilité ne se fonde pas dans l'imagination transcendantale. L'Esthétique transcendantale peut en ce sens être lue dans une perspective qui n'est plus celle du Schématisme transcendantal (à rebours donc de l'interprétation dominante du Kantbuch). Les fondements ontologiques de l'intuition pure ne sont plus redevables à la " spontanéité " de l'imagination, mais reposent à même la passivité du sensible : à même le donné. C'est dans l'être-donné du donné que nous repérons la naissance première ou l'archi-formation des conditions formelles pour toute donation ; la synthèse des formes pures de l'intuition est à fonder dans ce que nous appelons les synthèses de la sensation (interprétée comme factualité du donné ou réalité non catégorielle) et de la chose (intérprétée comme différence phénomène / chose en soi, instaurant la phénoménalité en général). C'est autour de ces synthèses qu'on peut construire une théorie ontologique du sensible qui sous-tend et qui fonde la théorie de l'intuition pure (dans la première et troisième Critiques). Or, n'est-ce pas là proposer aussi un sens esthétique de l'être, avant toute compréhension ontologique (l'imagination transcendantale) ?