Thèse soutenue

Écriture et deuil : la mort chez Marguerite Yourcenar, Simone de Beauvoir et Annie Ernaux

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Auteur / Autrice : Pierre-Louis Fort
Direction : Julia Kristeva
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lettres, sciences humaines et sociales
Date : Soutenance en 2004
Etablissement(s) : Paris 7
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Bruno Blanckeman

Résumé

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A la mort de son pere, freud affirme qu'il n'y a rien de plus douloureux pour un homme que la disparition de son pere. Et si, de faÇon corollaire, la mort de la mere etait la perte la plus douloureuse pour une femme ? en recourant a des donnees issues de la sociologie, de la psychanalyse et de l'histoire des mentalites, ce travail explore les Œuvres de trois ecrivaines majeures du xxe siecle qui ont consacre des textes a la disparition de leur mere : marguerite yourcenar, simone de beauvoir et annie ernaux. Souvenirs pieux, les charites d'alcippe, une mort tres douce, une femme et "je ne suis pas sortie de ma nuit" se retrouvent ainsi au coeur de cette analyse centree sur la question du deuil. Afin de mettre en evidence la singularite textuelle et humaine de l'experience de chaque auteure, l'etude commence par des analyses monographiques. Mais, au-dela de leur diversite (esthetique et poetique), un point commun unit les Œuvres : l'existence d'une "scene de la morte", a la fois origine et terminus de l'ecriture, scene "thanatique" dont le role fondateur et fecondant est ici mis en evidence. Fille-mere, mere-fille : ces textes de deuil s'appuient sur une relation intrinsequement feminine qui reactive la problematique de l'ecriture feminine. Mais s'ils passent par du feminin et en jouent, ils ne s'y arretent pas, d'ou la perspective, developpee dans cette these, d'une ecriture, non pas feminine, mais transfeminine. Les Œuvres etudiees peuvent ainsi etre apprehendees comme des thanatographies transfeminines, incarnations scripturales d'un travail de deuil qu'elles accompagnent tout autant qu'elles l'accomplissent.