Thèse soutenue

Les relations entre la France et l'Italie dans les Balkans pendant la première guerre mondiale, 1914-1919

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Auteur / Autrice : Frédéric Le Moal
Direction : Georges-Henri Soutou
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 2004
Etablissement(s) : Paris 4

Résumé

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Lorsque la guerre éclate en août 1914, l’Italie décide de rester neutre. Soumise à la formidable pression des armées allemandes sur son sol, la France tente, dès les premiers jours du conflit, d’entraîner sa « sœur latine » à ses côtés. Pour cela, ses dirigeants entendent se servir des ambitions que nourrissent les Italiens dans l’ensemble des Balkans, et plus spécifiquement le long des côtes orientales de l’Adriatique, depuis l’Istrie jusqu’au détroit d’Otrante. Conscients que le prix de l’intervention italienne se trouve dans cette zone, les Français, et notamment Delcassé, acceptent l’installation des Italiens sur les rives de la Dalmatie et la mise sous tutelle de l’Albanie, en violation des principes des nationalités et des ambitions serbes. Le Traité de Londres inscrit dans le marbre les buts de guerre italiens, désormais défendus avec acharnement par Sydney Sonnino. Mais le développement du conflit modifie les conditions politiques et stratégiques de 1915. Le succès grandissant de l’idée yougoslave, qui vise à la création d’un Etat s’étendant le long des rives adriatiques, depuis les régions slovènes jusqu’à l’Albanie, et absorbant le Monténégro, si elle offre aux Français la perspective d’un nouvel allié dans les Balkans, inquiète les Italiens qui y voient une remise en cause de leurs ambitions. Les polémiques franco-italiennes enflent, le personnel politique, diplomatique et militaire se divise, tandis que les dirigeants tentent de trouver des solutions de compromis. Le problème posé aux deux nations par l’idée yougoslave permet de mettre à jour les profondes divergences de leurs politiques ainsi que le poids des représentations mentales, tout cela ne contribuant guère à l’apaisement, lors des négociations de paix de 1919. La Première Guerre mondiale ne constitue pas une vicissitude parmi d’autres du couple franco-italien mais plutôt un tournant fondamental dans l’histoire de leurs tumultueuses relations.