Thèse soutenue

Impact des politiques visant à réduire la consommation brute en eau des systèmes irrigués : le cas des puits gérés par des collectifs de producteurs au Mexique

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Auteur / Autrice : Damien Jourdain
Direction : Michel Benoit-Cattin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance en 2004
Etablissement(s) : Montpellier 1

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Un nombre croissant d'aquifères ont un déséquilibre entre recherche et demande provoquant un épuisement progressif de la ressource. Ce phénomène est marqué dans les zones semi-arides où une agriculture intensive s'est développée. La majorité des prélèvements sur ces nappes est imputable à l'agriculture. L'objectif est donc de réduire la consommation brute globale des systèmes de production agricoles au nom de la durabilité et de l'allocation entre les secteurs. Ce travail étudie l'impact des instruments de gestion de la demande en eau sur des petits périmètres irrigués collectifs, ici appelés puits collectifs, d'une région d'agriculture intensive du centre du Mexique. Plusieurs instruments sont considérés : économiques (tarification, quotas, subventions) d'une part, offre technologique d'autre part. Par ailleurs, une part importante est consacrée à l'impact de la configuration institutionnelle (règles collectives) sur les résultats de ces instruments. A l'aide de la programmation mathématique, nous modélisons les décisions individuelles des producteurs en situation d'interactions stratégiques au sein des puits collectifs par formulation type problème de complémentarité mixte. Cette formulation nous permet de représenter l'optimisation simultanée d'agents en interactions (équilibre de Nash). Nous confrontons les résultats de ce modèles avec ceux d'un puits où le comportement des producteurs est coopératif, i. E. Maximisant une fonction d'utilité unique du groupe. Ceci permet d'apporter une perspective quantitative au débat sur les rôles respectifs des incitations économiques et des institutions dans la lutte contre la dégradation des ressources naturelles. Notre étude montre qu'au régime de tarification actuel de la consommation globale des puits collectifs est un peu différencié entre les modes coopératifs et non-coopératifs. Par contre l'allocation de l'eau entre les différents membres varie entre ces deux modes. Tout travail institutionnel est donc susceptible d'induire une ré-allocation plutôt qu'une réelle diminution d'un niveau global de consommation, réduisant l'intérêt que pourront porter les décideurs politiques. Cependant, avec un scénario d'augmentation du prix de l'électricité, les écarts de consommations croissants entre les deux équilibres justifient un travail d'accompagnement institutionnel d'une réforme tarifaire. Par ailleurs, l'étude de la tarification uniforme avec remise fixe réhabilite l'outil tarifaire souvent perçu comme nécessaire mais politiquement difficile à mettre en place du fait de l'inélasticité de la consommation des systèmes de production au coût de l'eau. Ce type de tarification évite de ponctionner le secteur agricole dans son ensemble, mais engendre des transfert entre les différents types d'utilisateur. Au final, ce travail montre que si aucun des instruments pris isolément ne permet d'apporter un solution en termes de diminution de la demande agricole, une combinaison des instruments tarifaires et institutionnels et du changement technique permettrait d'apporter une solution cohérente.