Thèse soutenue

Intérêt de la réhabilitation et de la réintroduction dans la conservation des orangs-outans et des autres grands primates : eco-éthologie et cognition des orangs-outans (Pongo pygmaeus) réintroduits en forêt de Meratus, Indonésie

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Auteur / Autrice : Emmanuelle Grundmann
Direction : Marie-Claude Bomsel-Demontoy
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Éco-éthologie et conservation des espèces animales
Date : Soutenance en 2004
Etablissement(s) : Paris, Muséum national d'histoire naturelle
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris ; 1995-....)
Jury : Président / Présidente : Serge Bahuchet
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Lestel, Claude Marcel Hladik, Jean-Luc Berthier
Rapporteur / Rapporteuse : Bertrand L Deputte, Christine Errard

Résumé

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Les orangs-outans (Pongo pygmaeus et Pongo abelii), présents sur les seules îles de Bornéo et de Sumatra comptent parmi les premières victimes de la déforestation et de l’exploitation à outrance des forêts tropicales d’Asie du sud-est et leur avenir se trouve aujourd’hui des plus incertains. Le trafic grandissant de jeunes individus comme animaux de compagnie accentue également le déclin de l’espèce. La situation est si critique que les chercheurs s’accordent à penser que si rien n’est entrepris, l’orang-outan disparaîtra dans les dix prochaines années (van Schaik et al 2001). Diverses mesures et initiatives ont vu le jour pour contrecarrer le trafic d’une part et pour protéger les populations sauvages subsistantes ainsi que leur habitat d’autre part. La réhabilitation et la réintroduction d’orangs-outans issus du trafic dans leur milieu d’origine a été initiée dans les année 1960 dans le double but de lutter contre le trafic et de renforcer les populations sauvages déjà existantes. Cette méthode implique de la part des Primates une profonde restructuration cognitive et un remodelage de leurs comportements en accord avec le mode de vie qui les attend. Ils doivent perdre la dépendance envers les hommes qui leur a été inculquée en captivité jusqu’à éviter leur contact et retrouver un répertoire comportemental d’orang-outan ‘sauvage’. La ‘communauté’ d’orangs-outans réintroduite depuis 1997 à Meratus par la « Bornean Orangutan Survival Fund » a donc représenté l’opportunité idéale d’étudier les succès et échecs en matière d’adaptation à la vie sauvage d’individus dont l’apprentissage avec la mère avait été brusquement stoppé à divers stades de son développement (du fait du braconnage) et de comprendre quelles compétences semblaient déficientes ou absentes chez ces individus. Cette étude nous permet également de réfléchir sur l’apport réel de la réintroduction dans la conservation des grands Primates.