Arts et indigènes et colonisation au Maroc, à Madagascar et en Indochine : de la création de l'Office des arts indigènes en 1916 à l'Exposition coloniale de 1931

Indigenous arts and colonization : Morocco, Indochina, Madagascar : from the setting up of the Indigenous arts Agency in 1916, to the Vincennes Exhibition in 1931

• Auteur / Autrice : Yves Laillou
• Direction : Dominique Jarrassé
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Histoire de l'art
• Date : Soutenance en 2004
• Etablissement(s) : Bordeaux 3

Mots clés

Mots clés contrôlés

Et l'art

Colonies françaises

Madagascar (île)

Indochine

Maroc

Art primitif

Résumé

L'apaisement qu'apportent les années permet l'ouverture de dossiers nouveaux , comme celui des arts indigènes confrontés à la colonisation. Leur étude a été limitée à trois pays très différents , le Maroc , L'Indochine et Madagascar, qui étaient administrés selon la doctrine commune du protectorat. La création , originale dans tout le monde colonial, en 1916 à Rabat , de l'Office des Arts Indigènes en est le point de départ. Il avait pour but le recensement et la restauration du patrimoine architectural , la promotion de l'art et de l'artisanat. Cette initiative allait-elle être féconde, permettre l'épanouissement de l'art existant , l'éclosion d'un art indigène spécifique?Agirait-elle sur les métiers d'art ou bien entrainerait-elle leur perte en les inféodant à ceux des colonisateurs? L'exposition de Vincennes en 1931, apogée de la colonisation, témoin de la création du musée des colonies en est le terme. Un historique de la colonisation , du mode d'enseignement général et artistique , de la création des écoles d'art appliqué , des Beaux-Arts et des musées est envisagée dans les trois états. Les résultats sont relevés dans les principales expositions , les deux du Maroc en 1917 et 1919 , celle de Marseille en 1922, les Arts Décoratifs en 1925 , Vincennes en 1931. La synthèse met en évidence , l'avènement puis l'émancipation d'un art pictural identitaire surtout à Madagascar et en Indochine. Les métiers d'art émanations d'un savoir-faire transmis de père en fils ont été revigorés , mais peu modifiés dans leurs modèles et leur réalisation. Un art indigène est apparu que la décolonisation devait conforter. Il constitue un lien entre les colonisateurs et les colonisés.

Time brings conciliation, making it possible to tackle new issues, such as the role of indigenous arts in colonised nations. Study of them was confined to three very different countries, Morocco, Indochina and Madagascar, which were administered according to the common doctrine of protectorate. The setting up in Rabat in 1916 of the Indigenous Arts Agency - a first in the entire colonial world - was the starting point for this. Its aim was to inventory and restore architectural heritage and to promote art and craftsmanship. Would this initiative prove fruitful and enable existing art to flourish and give birth to specific indigenous art? Would it have a positive effect on arts and crafts or lead to their disappearance by making them subservient to those of the colonisers? The Vincennes exhibition in 1931, the high point of colonisation and witness to the creation of the colonies' museum, marked the culmination of this. A history of colonisation, of general and artistic teaching, of the creation of schools of applied art, and of fine art galleries and museums was planned in the three countries. The results can be traced in the main exhibitions: the two in Morocco in 1917 and 1919, the Decorative Arts exhibition in 1925, and Vincennes in 1931. Analysis demonstrates the emergence and then emancipation of a distinctive style of painting, especially in Madagascar and Indochina. Arts and crafts, products of know-how handed down from father to son, were invigorated, but little changed in their design and execution. An indigenous art appeared which decolonisation had to support. It forms a link between the colonisers and colonised.