Modèles cognitifs de la dépression : une étude comparative en vie quotidienne
Auteur / Autrice : | Mathilde Husky |
Direction : | Joël David Swendsen |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance en 2004 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 2 |
Jury : | Président / Présidente : Christian Réveillère |
Examinateurs / Examinatrices : Joël David Swendsen, Christian Réveillère, Martine Bouvard, Serban Ionescu, Jean Bouisson | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Martine Bouvard, Serban Ionescu |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette étude prospective contrôlée évalue deux modèles cognitifs de la dépression : la théorie du désespoir (Abramson et al. , 1989) et la théorie de sociotropie-autonomie (Beck, 1983). Ces modèles sont comparés dans leur capacité à expliquer les fluctuations de l'humeur dépressive, grâce à une technique ambulatoire de recueil des données. L'échantillon final comprenait 179 sujets qui fournissaient des observations 5 fois par jour pendant une semaine. Nous disposions d'un total de 5575 observations naturalistes concernant l'humeur dépressive, l'impact et le type d'événements de vie, et les attributions spécifiques. Les résultats étaient en accord avec les postulats de la théorie du désespoir : 1. Le style attributionnel prédisait la sévérité des attributions spécifiques ; 2. Les attributions spécifiques négatives, suite à un événement négatif, prédisaient l'augmentation de l'humeur dépressive subséquente ; 3. Le style attributionnel prédisait une élévation de l'humeur dépressive, indiquant un effet de médiation partielle. Les résultats soutenaient partiellement l'hypothèse de vulnérabilité spécifique de Beck : 1. La sociotropie prédisait une augmentation de l'humeur dépressive après un événement négatif interpersonnel ; 2. L'autonomie n'interagissait pas avec les évènements négatifs liés à la réussite pour prédire l'humeur dépressive. En comparaison avec le style attributionnel, la sociotropie rendait compte d'une part de variance plus élevée de l'humeur dépressive. De manière générale, la comparaison de ces modèles indique qu'ils désignent des chemins indépendants menant à certaines formes de dépression, et qu'ils méritent d'être considérés séparément.