Thèse soutenue

Proust et Nerval : Etudes sur l'univers imaginaire et poétique du récit

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Auteur / Autrice : Kuo-Yung Hong
Direction : Antoine Compagnon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation française
Date : Soutenance en 2003
Etablissement(s) : Paris 4

Résumé

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La formation du grand roman proustien est inséparable des " mystérieuses lois " de Sylvie et des Chimères, qui évoquent une poétique de Nerval, définie par la " poésie " qui " tomba dans la prose ". Dans la genèse de la Recherche, nous distinguons deux romans proustiens élaborés à la lumière des œuvres de Nerval : le roman de 1912 que Proust a intitulé Les Intermittences du cœur et le roman d'Albertine écrit après 1913. Dans le premier roman, deux orientations importantes doivent être repérées. Premièrement, la lecture de Sylvie permet à Proust de mieux concevoir l'architecture de son roman : le fameux " entre-deux " développé à la manière de l'enchaînement des chapitres I-II de Sylvie ; la forme binaire entre partie romanesque et partie esthétique ; la structure ternaire du " rêve d'un rêve ". Deuxièmement, dès le Carnet 1, Proust esquisse la poésie des jeunes filles en fleurs tout en s'inspirant de Sylvie. À ces deux orientations s'ajoutent la poésie des couleurs irréelles, l'atmosphère de rêve et les impressions indéfinissables. Dans le second roman, l'invention d'Albertine à partir de 1913 bouleverse complètement la suite du récit. Cette poésie des jeunes filles en fleurs, conçue entre 1908 et 1913, sera réorganisée dans l'histoire de cette héroïne que Proust développera en épuisant les idées poétiques de deux sonnets des Chimères : " El Desdichado " et " Artémis ".