Thèse soutenue

Prudence et subversion libertines : politique, éthique, esthétique chez François de La Mothe Le Vayer, Gabriel Naudé et Samuel Sorbière

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Auteur / Autrice : Sophie Gouverneur
Direction : Pierre-François Moreau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2003
Etablissement(s) : Paris 4

Résumé

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Le but de cette thèse est de croiser une recherche de philosophie générale (sur la vertu morale et politique de prudence) et une recherche en histoire de la philosophie (sur le statut philosophique du libertinage au XVIIe siècle). Notre travail porte sur le rôle du concept de prudence dans l'œuvre de trois libertins français du XVIIe siècle, François de La Mothe Le Vayer, Gabriel Naudé et Samuel Sorbière. A partir d'une question liminaire élaborée contre la thèse historiographique dominante (pourquoi la réflexion critique des libertins s'arrêterait-elle au seuil du politique ?), il s'agit de montrer que ces auteurs proposent une pensée subversive politiquement, et en cela libertine, au sens où ils détournent la signification première du discours de la " raison d'Etat ", à partir d'une théorisation et d'une pratique de la prudence. En effet celle-ci est pour eux à la fois un objet de réflexion (en tant qu'art politique de la tromperie et art éthique de la dissimulation) et une pratique de l'écriture qui subvertit le discours de l'adversaire. L'analyse successive des multiples aspects de la prudence, dans ses versants politique (hérité de Machiavel), éthique (hérité de la philosophie antique et de Montaigne) et esthétique (hérité de la persécution de u libertinage), permet alors de mieux comprendre la réflexion politique complexe de ces trois auteurs et plus généralement de réfléchir sur la catégorie très polémique de " libertinage " (quelle cohérence a-t-elle au XVIIe siècle ? Quel rapport entretient-elle avec la philosophie ?)