Thèse soutenue

Devenir et qualité de vie des patients traumatisés crâniens sévères et de leur entourage 2 à 7 ans après le traumatisme

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Auteur / Autrice : Laurence Mailhan
Direction : Philippe AzouviJean-Pierre Didier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la vie et de la santé
Date : Soutenance en 2003
Etablissement(s) : Dijon

Résumé

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Patients et méthodes : 75 patients traumatisés sévères et 64 de leurs proches ont évalué leur qualité de vie (QDV) à l'aide du Profil de Qualité de Vie Subjective (PQVS). Les proches ont également évalué la QDV des blessés. La QDV des patients et des proches a été corrélée à des variables socio-démographiques, à la sévérité du traumatisme crânien (TC) et aux déficiences, incapicités et désavantage à distance du TC. Résulats : La QDV des patients était basse (. 37 sur 2). Elle était corrélée aux déficiences motrices, au score anxio-dépressif et aux troubles attentionnels, aux incapacités pour les actes élaborés de la vie quotidienne, à l'activité professionnelle, au désavantage. Il existait une relation non linéaire entre QDV et désavantage, les patients les plus sévèrement handicapés ayant tendance à être plus satisfaits que ceux ayant un handicap modéré. La QDV des patients évaluée par les proches était parallèle mais plus négative que lorsqu'elle était évaluée par les blessés eux-mêmes. La QDV des prochesétait préservée (0. 67). Elle n'était corrélée qu'au facteur 4 de l'échelle neuro-comportementale révisée ou NRS-R (vigilance, attention) et aux troubles comportementaux du blessé. La détresse des proches était moyenne (3,9 sur 6) et corrélée négativement aux déficiences neuropsychologiques (facteur 1 et 4 de la NRS-R), aux incapicités pour les actes élaborés de vie quotidienne, désavantage. Discussion et conclusion : La QDV (satisfaction) des patients était basse mais positive, donc meilleure que celle des patients dépressifs, toxicomanes ou lombalgiques chroniques. La QDV des proches était positive mais inférieure à celle de la population saine. Aucun facteur prédictif de la QDV des patients n'était significatif. En revanche, il existait plusieurs indicateurs de la QDV. La relation non linéaire entre désavantage et satisfaction ne peut e^tre qu'en partie expliquée par l'anosognosie. Elle est plus probablement liée à la différence de niveaux d'attentes, plus élevés chez les patients ayant un handicap modéré. La détresse des proches semble évaluer une dimension complémentaire de la QDV. Cette étude confirme la nécessité d'une évaluation spécifique du devenir et de la qualité de vie des patients traumatisés crâniens sévères, de façon indépendante. La prise en charge rééducative et de réhabilitation doit être orientée vers la revalorisation individuelle et la réinsertion sociale et doit intégrer l'entourage du blessé.