Auteur / Autrice : | Céline Catherine Jeanne Richard-Jamet |
Direction : | Christian Taillard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire de l'art |
Date : | Soutenance en 2003 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 3 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Héritées du thème des Neuf Preuses, les séries de femmes fortes connaissent un essor important en Italie, puis en France, et se diffusent en Europe au XVIe et au XVIIe siècles. Ces séries ou galeries sont constituées d'héroi͏̈nes, incarnant des vertus précises, qui s'inspirent des qualités féminines, louées par Salomon, dans La femme de caractère, tirée de ses Proverbes. Ces cycles ne s'élaborent qu'après les séries d'hommes illustres, comme pendants, puis acquièrent une autonomie propre. Ils recouvrent diverses fonctions, selon les pays, les époques : en Italie, les premières séries ont une fonction mémoriale, commémorative, puis édifiante, par le biais des cassoni, qui éduquent la jeune épouse ; en France, elles permettent de légitimer l'accession au trône d'une régente et de conforter son pouvoir, procédé réutilisé par les cours hollandaise, florentine et viennoise. L'Espagne privilégie les femmes de la Bible et inonde ses églises de cycles sculptés ou peints sur miroir, destinés à édifier le fidèle ; les séries belges éduquent les moniales, les séries gravées hollandaises encensent la femme au foyer, alors que l'Angleterre semble se démarquer. Reines, femmes de la Bible et amazones apparaissent de manière récurrente dans les séries, au détriment des vestales, des saintes. On jette l'opprobre sur les héroi͏̈nes les plus irréprochables, on justifie les actes des plus barbares ; certaines ne sont pas exemptes d'un certain érotisme, d'une sensualité avérée, faussant ainsi l'image de l'héroi͏̈ne et déformant ses exploits.