Des rapports sociaux à la frontière des savoirs : les pratiques populaires de pêche amateur au défi de la gestion environnementale du Rhône
Auteur / Autrice : | Carole Barthélémy |
Direction : | Bernard Picon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Développement et changement dans les modèles culturels et les formes de socialisation |
Date : | Soutenance en 2003 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille 1 |
Partenaire(s) de recherche : | autre partenaire : Université de Provence. Faculté des lettres et sciences humaines (1969-2011) |
Résumé
L'objet de cette thèse est d'analyser la rencontre entre des pratiques populaires de nature, que représentent certaines pratiques de la pêche de loisir et une gestion environnementale, qui prend forme, depuis une dizaine d'années, autour du Rhône. L'étude est localisée dans la région du Bas-Rhône, entre Avignon et le littoral camarguais, autour de deux pratiques de pêche : la pêche au filet de l'alose et la pêche sportive de la carpe. S'inscrivant en sociologie de l'environnement, cette recherche analyse les effets d'une gestion environnementale sur des pratiques de nature qui sont antérieures à ce mouvement, comme la pêche de l'alose ou qui en sont contemporaines, comme la pêche sportive de la carpe. Il s'agit ainsi de mesurer la diffusion du monde de pensée environnmentale sur des pratiques de prédation qui sont, dans le contexte de l'étude, le fait d'individus appartenant à des milieux populaires. Les pratiques populaires de prédation, souvent jugées éloignées des préoccupations de protection et de gestion de la nature, sont ici interrogées différemment. Ainsi, les pêcheurs intègrent certaines de ces préoccupations et adaptent leurs patiques à un contexte social en transformation. Celui-ci tend, en effet, à prendre en charge le Rhône dans une gestion pratrimoniale et environnementale. Bien que la diffusion de la pensée environnementale soit commune à tous, des différences sociales apparaissent dans son acceptation, génératrice de nouveaux rapports sociaux autour du fleuve. Ceux-ci semblent moins déterminés par l'usage conflictuel de la nature que par les différentes formes des connaisssances, qui semblent présider à la reconnaissance de chaque groupe social. Ces rapports sociaux mettent en avant les compétences culturelles et savantes des individus, qui dessinent, en retour, de nouvelles catégorisations de l'usage de la nature.