Thèse soutenue

Genre et mouvements sociaux

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Auteur / Autrice : Josette Trat
Direction : Jacqueline Heinen
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance en 2002
Etablissement(s) : Versailles-St Quentin en Yvelines

Résumé

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Cette thèse est une réflexion d'ensemble sur les mouvements sociaux contemporains à la lumière des rapports de genre. Elle comprend quatre parties. La première est principalement consacrée à l'étude historique des relations conflictuelles entre le mouvement féministe contemporain et le mouvement ouvrier en France, entre 1970 et le début des années quatre-vingt-dix. Pour l'auteure, il existe bien un conflit structurel entre ces deux mouvements sociaux. Néanmoins pour comprendre l'abscence de dialogue au cours de cette période, il est nécessaire, selon elle, de prendre en compte la déstalinisation tardive du PCF et sa volonté de contrôle des mouvements sociaux. La deuxième partie est une analyse critique de la pensée de F. Engels, théoricien socialiste du XIXe siècle et de C. Delphy, théoricienne du "mode de production domestique". J. Trat se démarque à la fois de la théorie marxiste orthodoxe et de la pensée féministe radicale. Pour elle, seule une analyse en termes de rapports sociaux de sexe peut rendre compte de la complexité des relations entre rapports de classe et rapports de genre. Dans la troisième partie, l'auteure s'interroge sur la définition même des mouvements sociaux. Aprés avoir contesté la définition normative du mouvement social par A. Touraine, elle propose une distinction entre les mouvements sociaux liés à des crises politiques et les mouvements sociaux de longue durée permettant l'organisation et l'expression de groupes opprimés. Enracinant sa réflexion dans plusieurs enquêtes, J. Trat s'interroge sur la place des femmes comme actrices dans les mouvements sociaux sous hégémonie masculine ou sous hégémonie féminine. Elle met également en évidence les apports d'une approche en termes de "mouvement social sexué" (cf. D. Kergoat). La dernière partie analyse les différentes dimensions de l'oppression et les différentes voies que peuvent emprunter les opprimé-e-s pour sortir de leur postion de victimes et passer du silence à la résistance.