Thèse soutenue

= Goémons et goémoniers en Trégor et en Goelo de la fin du XIXème siècle à l'époque actuelle, en 2002

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Auteur / Autrice : Hélène Labat-Lopes
Direction : Francis Favereau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Etudes celtiques
Date : Soutenance en 2002
Etablissement(s) : Rennes 2

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Fondée sur d'authentiques témoignages que j'ai glanés auprès de personnes bretonnantes du Trégor, nées entre 1908 et 1930, la dure vie des Armoricains y est relatée et décrite au moment de la période de la coupe du goémon ; cette dernière étant réglementée en fin d'année, dans chaque commune du littoral, délibérée par le conseil municipal et approuvée par le préfet de région, et ce, depuis l'ordonnance de Colbert, datant de 1681. Ces herbes marines ont, depuis des siècles, suscitées de l'intérêt dans la presqu'île de Pleubian et ont été, principalement, utilisées comme amendement, au moins depuis le 13ème siècle et utilisées comme combustible dans bon nombre de chaumières bretonnes de l'Armor, jusqu'aux années 1950-1970. Concernant le ramassage des algues, il y a eu peu d'évolution, le flottage du goémon par drome ou mulon, dirigé par des hommes à l'aide de longues perches, a longtemps été utilisé et ce jusqu'en 1959 Les chevaux et les charrettes ont, cependant, peu à peu cédé leur place, après la seconde guerre mondiale, aux tracteurs et charrettes, mais contrairement aux chevaux, ces " nouveaux attelages " n'ont pu accéder aux mêmes espaces en eau salée sans craindre la marée et aux aires traditionnelles de séchage (Sillon du Talbert) sans compromettre la fragilité des dunes. Cinq principales variétés de goémons ont été et sont encore ramassées : l'Ascophyllum nodosum, le Fucus vesiculosus, le Fucus serratus (en tant que goémon de coupe et de rive) ; les laminaires (en tant que goe͏̈mon de rive autrefois, et de fond principalement actuellement en 2002) et le lichen, algue arrachée manuellement durant la période estivale depuis des siècles et délaissée depuis 1996 à l'Armor-Pleubian, faute de personnels volontaires. Soit, les algues trégorroises sont une ressource multiséculaire aux utilisations multiples, non seulement agricole mais industrielle grâce à la naissance de l'usine d'alginate de Penn Lann (l'Armor-Pleubian) en 1986 jusqu'à la création du C. E. V. A. , ayant engendré d'autres entreprises liées aux algues, tels L. R. C. B. , à Lanmodez, la S. E. C. M. A. , à Pontrieux créant ainsi depuis la fin du 19ème siècle, une économie locale. Le " blé de la mer " n'est cependant pas inépuisable ; actuellement un décret est en cours afin de mieux gérer la ressource et de reconnaître le métier séculaire de goémonier, à pieds, méconnu et sans statut, jusqu'à ce jour.