Thèse soutenue

Modes de financement et gouvernement d'entreprise : une lecture de l'évolution du capitalisme français

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Auteur / Autrice : Idir Cherief
Direction : Gisèle Chanel-Reynaud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques. Monnaie, finance et économie internationale
Date : Soutenance en 2002
Etablissement(s) : Lyon 2

Résumé

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Depuis quelques années, le débat sur le gouvernement d'entreprise est devenu récurrent dans les milieux économiques. A la faveur des récents scandales financiers (Enron, Vivendi Universal, World Com), les réflexions sur ce thème ont pris une autre dimension. Notre présente contribution vise à analyser l'évolution de la gouvernance des firmes françaises en liaison avec la mutation de leurs modes de financement. La critique de la théorie néoclassique de la firme nous permettra de voir comment, en dépassant les imperfections contractuelles, le gouvernement d'entreprise apparaît comme un mécanisme d'une gestion explicite des conflits d'intérêts au sein de l'entreprise. On distingue deux grandes approches du corporate governance. Une approche restrictive qui considère que la gouvernance consiste à mettre en œuvre tous les mécanismes et outils susceptibles de protéger les intérêts des actionnaires, tandis que pour l'approche large il faut prendre en compte les intérêts de tous les stakeholders. Cette approche a longtemps imprégné le fonctionnement de l'économie française, grâce notamment à la présence d'un fort secteur public. Toutefois, à la suite des mouvements de déréglementation des économies de l'OCDE et de la globalisation financière, le rôle de l'Etat dans la sphère productive est sensiblement réduit. A l'inverse, l'appel au marché des sociétés françaises a entraîné une montée des investisseurs institutionnels étrangers dans leur capital. L'analyse des données des TOF fait également ressortir une évolution des modes de financement de ces sociétés. La modification des structures financières qui en résulte conduit ces firmes, soumises à une forte concurrence, à réviser progressivement leurs priorités. L'adoption progressive mais généralisée des principes de la valeur actionnariale dans les grands groupes semble préfigurer le passage au système de gouvernance anglo-saxon.