Pression des pairs et incitation à l'effort : fondements théoriques et évidence expérimentale
Auteur / Autrice : | David Masclet |
Direction : | Marie-Claire Villeval |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Analyse et théorie économique |
Date : | Soutenance en 2002 |
Etablissement(s) : | Lyon 2 |
Mots clés
Résumé
Ces dernières années, la littérature sur la pression des pairs appliquée aux équipes de travail a modélisé le contrôle mutuel en supposant que l'environnement de pression des pairs se résumait à l'effort de contrôle exercé par les agents sur les autres membres de l'équipe. L'objet de cette thèse est de dépasser les modèles de contrôle mutuel existants en considérant que les décisions des agents portent également sur les décisions de sanction. Dès lors que sanctionner est coûteux, les agents, rationnels et maximisateurs de leur gains pécuniaires ne sont pas incités à punir leurs pairs. Par conséquent, sans menace crédible la coopération ne peut pas émerger. Les modèles théoriques proposés sont testés à l'aide de l'éeconomie expérimentale. Les expériences réalisées testent une relation d'équipe de production où les agents ont la possibilité de sanctionner leurs pairs. Les résultats des expérimentations montrent que les sujets n'hésitent pas à sanctionner les passagers clandestins et que l'opportunité de sanctionner accroît considérablement le niveau de coopération. Les résultats expérimentaux mettent également en évidence que l'efficacité de la pression des pairs est fortement corrélée au coût ainsi quà la nature des sanctions (sanctions monétaires, non monétaires, exclusion). Le niveau élevé de coopération lorsque les sujets ont l'opportunité de se sanctionner mutuellement s'explique par la volonté des agents d'éviter à la fois les conséquences monétaires des sanctions mais également la désapprobation de leurs pairs. Par ailleurs, deux raisons principales sont avancées pour expliquer les comportements de sanction. La première raison est que les agents sanctionnent leurs pairs afin de les inciter à coopérer davantage dans le futur. La deuxième raison repose sur les considérations distributives des agents et l'aversion à l'inégalité auto-centrée explique la sanction par la volonté de réduire les différences de gains. La coopération peut alors apparaître si les agents sont suffisamment averses à l'inégalité.