Thèse soutenue

Les manifestations de l'émotivité dans la littérature de divertissement au XIIIe siècle

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Auteur / Autrice : Véronique Bellet-Chelius
Direction : Marie-Thérèse Lorcin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 2002
Etablissement(s) : Lyon 2

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Cette thèse étudie les manifestations des émotions de base telles qu'elles ont été définies par Paul Ekman (colère, tristesse, joie, surprise, peur, dégoût) dans la littérature de divertissement du XIIIe siècle. Ces émotions de base sont intemporelles et reconnaissables par toutes les cultures. Leurs conditions d'expression et leurs valeurs différent selon les époques. C'est en cela que les émotions constituent un objet d'histoire à part entière qui s'intègre dans les courants actuels de l'historiographie. Le premier axe de recherche concerne les aspects et les enjeux des manifestations émotives. Cela a permis d'aboutir à la création d'une typologie des scènes émotives. Dans la littérature, les émotions jouent de plus un rôle non négligeable dans la mise en scène d'un personnage. Le second axe de recherche a eu pour but d'isoler la théorie médiévale des émotions au travers de la littérature savante, pénitentielle, normative et médicale du temps. Dans le même temps le vocabulaire médiéval des émotions a été étudié. La mise en scène des différentes émotions n'est pas uniforme. L'intensité de la manifestation varie en fonction de nombreux paramètres qui vont de la maîtrise totale des pulsions jusqu'à l'asservissement complet de l'être face aux émotions et à la mort. Au XIIIe siècle, les émotions doivent être visibles aux yeux de tous et exprimées avec des gestes, des paroles lors de mises en scènes précises. La violence des manifestations n'est pas tant le reflet d'une société en mal de maîtrise de soi que le respect de normes précises de comportement. Pour un chrétien du Moyen Age, si tout excès est péché, la sécheresse du cœur est pire encore. Le vrai chrétien n'est pas celui qui n'exprime aucune émotion. Ce sont les émotions, et surtout les larmes, qui font le chrétien. L'individu médiéval existe aussi par ses émotions qui constituent un des signes de son appartenance à un groupe social structuré jusqu'au plus intime des comportements.