Thèse soutenue

Adrien de Monluc, comte de Cramail : 1571-1646

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Auteur / Autrice : Véronique Garrigues
Direction : Michel Cassan
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire moderne
Date : Soutenance en 2002
Etablissement(s) : Limoges

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Adrien de Monluc (1571-1646), porteur d'un patronyme fameux, est connu de ses contemporains sous le titre de comte de Cramail. Gascon et gentilhomme, il guerroie lors de ses jeunes années aux côtés des ligueurs dans le Midi toulousain. En 1605, il est nommé gouverneur du très sensible comté de Foix. Il devient Maréchal de camp sous Louis XIII et prend part aux campagnes militaires menées contre le duc de Rohan en Languedoc. Mais sa participation à la Journée des Dupes et ses intrigues contre Richelieu conduisent à son embastillement le 23 octobre 1635. Il ne recouvre la liberté qu'après la mort du cardinal. L'historiographie, en se fondant sur quelques évènements comme une rencontre avec le philosophe Vanini, a longtemps brossé d'Adrien de Montluc le portrait d'un homme sulfureux et d'un libertin. Or cette étude aussi exhaustive que le permet une documentation mobilisant des sources diplomatiques, littéraires, économiques, notariales révèlent le comte de Cramail sous un jour sensiblement différent. Ce Gascon peut compter sur un réseau de fidèles et de fidélités enracinées dans la Chalosse, développés dans le Languedoc et jusqu'au lointain Angoumois où il possède la principauté de Chabanais. Grand noble, Le comte de Cramail a satisfait aux exigences culturelles des aristocrates de son rang. Protecteurs des belles lettres, il exerça une activité de mécène à la cour et en province, notamment à Toulouse où au début du XVIIe siècle, il fonda l'académie des Philarètes. De son engagement dans les troupes ligueuses à son adhésion à la Milice chrétienne créée par le duc de Nevers, et à ses prises de position en faveur de la croisade contre le Turc, Adrien de Montluc fut sa vie durant un catholique militant qui ne pouvait qu'éprouver de la sympathie pour une Espagne drapée dans la défense de la catholicité. Le portrait un brin convenu et hâtivement composé du libertin se brise. Il laisse place à une personnalité fidèle à sa foi, à son roi, à ses amis poètes, à un prince qui conserve cependant un brin de mystère en l'absence de toute représentation figurée connue.