Thèse soutenue

Péché, crime ou folie ? Déicide, suicide, infanticide : la transformation de l'idée du crime et le processus de décriminalisation à l'époque des Lumières
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Auteur / Autrice : Daniela Tinkova
Direction : André BurguièreMiroslav Hroch
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire et civilisations
Date : Soutenance en 2002
Etablissement(s) : Paris, EHESS en cotutelle avec Univerzita Karlova, Praha

Résumé

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La thèse est consacrée à la transformation de la conception du « crime » et au procès de la décriminalisation à l’époque des Lumières, en France et dans la monarchie des Habsbourg. Ce changement est mis, en premier lieu, en connexion avec la réforme pénitentiaire inspirée par la pensée de Beccaria, l’économe et homme de lettres milanais (transformation donc qui s’est produite dans le domaine de la politique criminelle dans la seconde moitié du XVIIIe siècle). On étudie cette réforme notamment avec l’égard au processus de la sécularisation et de la transformation de la société « traditionnelle » (hétéro-référente) en société « moderne » (auto-référente) (Partie I, chapitre I). L’hypothèse va partir de l’évolution du crime « moral » en crime « social » et prendra en considération notamment la séparation du crime et du péché (Partie I, chapitre II). A la différence de l’« histoire de la criminalité » classique et de l’histoire du droit, on souligne notamment le caractère constructiviste du crime et on étudie ce phénomène notamment aux trois niveaux différents – parfois indépendants, parfois inter-dépendants : la norme judiciaire (loi), la pensée sociale, intellectuelle (ou « criminologique » avant la lettre) et la pratique judiciaire (étudiée notamment à partir des sources fournies par les cours criminelles de l’Ile de France, de la Bohême et de la Toscane). On s’intéresse donc au fait, comment le « crime » est construit et comment se déroulait le processus de décriminalisation, au niveau des pratiques discursives et sociales. En tant qu’exemples, on s’est servi d’exemples de crimes de religion, de mœurs, et plus concrètement, du blasphème, du sacrilège (Partie II, chapitres 3, 4, 5), du suicide et de l’infanticide (Partie III, chapitres 6-7).