Thèse soutenue

Style et versification dans les chansons de Barbara

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Auteur / Autrice : Joël July
Direction : Joëlle Gardes
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langage et parole
Date : Soutenance en 2002
Etablissement(s) : Aix-Marseille 1
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : Université de Provence. Faculté des lettres et sciences humaines (1969-2011)

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La chanteuse Barbara (1930-1997) est-elle poète ? Comme elle s'en défendit obstinément, ne s'accordant jamais que le titre de "Femme qui chante", comme elle délaissa assez régulièrement la plume, sous quels critères pouvons-nous lui accorder son brevet de poésie ? La richesse de ses oeuvres, comme "Nantes" (1963) et "Au bois de Saint-Amand" (1964), qui seront étudiées séparément et intégralement, pourrait à elle seule en offrir la garantie. Mais leur analyse minutieuse prouve davantage une profonde unité de l'écriture barbaresque. Certes, la versification et la langue qu'elle choisit évoluent considérablement en quarante ans de carrière : Barbara suit et devance la modernité en adoptant progressivement des structures tout à fait originales. Mais surtout, les mêmes aspirations, les mêmes usages d'un texte à l'autre se repèrent : constructions qui mettent en valeur des symboles, recherche d'une oralité expressive, sélection du lexique, création de mots, insertion du discours direct, choix énonciatifs marqués par le souci du dialogue, jeux sur les variations, goût des effets de surprise et du mystère. . Ce qui va faire la renommée de Barbara, c'est précisément la valeur autobiographique de ses poèmes, l'implication personnelle qui se dégage explicitement et implicitement de chacun d'eux, qu'elle corrige d'ailleurs régulièrement. Barbara devient à la scène comme sur le papier un personnage ambivalent et complexe qui affiche une dévotion sans partage à son public. Or toute sa poésie rend compte de cette élaboration de son image à travers une topique obsédante, reflet de son univers intime, de ses inspirations discrète et des traumatismes de son existence. Alors les mots de Barbara, lestés de tous ces poids et allégés par les notes de musique, formeront bien ce que l'on a coutume dáppeler une parole poétique.