La refondation littéraire arabe, Gibrân et Manfalû_tî
Auteur / Autrice : | Boutros Hallaq |
Direction : | André Miquel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature arabe |
Date : | Soutenance en 2001 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Résumé
Le réalisme peut-il constituer le seul critère d'éclairer la genèse du roman arabe moderne, comme le prétend la critique traditionnelle ? L'analyse de deux oeuvres marquantes du début du XXe siècle, celles de Gibrân et de Manfalû_tî, infirme cette hypothèse défendue par la critique dominante, qu'elle soit arabe ou orientaliste. Dissociant le réalisme en tant que courant plus ou moins codifié (ou "le réalisme formel" dont parle I. Watt) de la nouvelle sensibilité littéraire qui s'est imposée avec le courant du "novel" anglais, cette étude propose une nouvelle approche. Si le roman arabe naît de ce raport inédit au réel qui impose une autre vision de la fonction et du style littéraires, plusieurs de ses traits le distinguent du courant réaliste. Il présente, d'une part, une approche non générique : il adopte une écriture "prophétique" qui emprunte à la Bible (et au Coran) sa "typologie", sa "mythologie", sa "métaphorique" et son "langage" (tels que les décrit N. Frye), tous dominés par le mélange des genres et des niveaux de langue, mais il les investit dans une visée autre (1° partie : écriture prophétique). Il propose, d'autre part, une nouvelle vision ontologique de l'homme : en mettant 'accent sur le devenir individuel, il se rattache au courant "de formation", matrice de la littérature européenne moderne (la "Grande école dirait Cabriès), tout en y ajoutant une note spécifique, qui la relie au prophétique et au transgénique (2° partie : roman de formation). . .