Thèse soutenue

La communauté juive de Marseille pendant la deuxième guerre mondiale : août 1939-août 1944

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Auteur / Autrice : Renée Dray-Bensousan
Direction : Jean-Marie Guillon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Cultures, sociétés et échanges dans les pays de la Méditerranée septentrionale
Date : Soutenance en 2001
Etablissement(s) : Aix-Marseille 1
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : Université de Provence. Faculté des lettres et sciences humaines (1969-2011)

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Trois parties structurent ce travail. La première fait l'état des lieux de la communauté juive à Marseille au moment de l'entrée en guerre après avoir défini le concept de communauté et son pluralisme. Les différences avec Paris sont soulignées tant au niveau politique que culturel. La seconde partie s'attache à montrer comment entre juin 1941 et août 1942, les administrations traditionnelles aidées d'un nouveau ministère le CGQJ, ont identifié, puis dénombré et enfin exclu les "juifs selon Vichy". L'analyse du recensement de juin-juillet 1941 a été possible grâce à la reconstitution des grilles de lecture de l'outil forgé par René Carmille directeur du SNS. Elle rend compte de l'impact de la politique vichyste et de l'"internationalisation" de la cité phocéenne devenue refuge ultime avant de se transformer en souricière. Marseille seul port ouvert est aussi désormais façade du judai͏̈sme français et doit adapter ses structures caritatives ou cultuelles. Les organisations locales perdent toute autonomie et se fondent dans des organisations nationales repliées avant d'être intégrées à l'UGIF. La troisième partie aborde l'aryanisation des biens, une aryanisation à la française et à deux vitesses, inachevée et bien moins importante que dans la zone nord mais plus étendue. Elle touche tous les patrimoines : entreprises, biens immobiliers, biens mobiliers. Dans le premier Vichy, la politique du "silence" d'un Xavier Vallat secondé par Henri Place a permis à quelques grandes entreprises de monter des stratégies d'autoaryanisation. Avec l'arrivée de Darquier secondé par de nouveaux directeurs régionaux du CGQJ et de la SEC l'aryanisation devient forcenée et s'emballe dans un contexte de rafles et de déportations à partir de l'hiver 1942. Une triple problématique est posée : celle de l'intégration acquise du point de vue de ceux qui sont intégrés et veulent réagir par le civisme ; celle de la réalité et de l'efficacité de c ette intégration reconnue, du côté de l'Etat et de la société qui intègrent ; celle enfin de la spécificité de la zone sud en général et de Marseille en particulier.