Thèse soutenue

Recherche sur l'eutypiose : étude de relations vigne-eutypa lata et lutte antifongique par des molécules naturelles

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Auteur / Autrice : Bénigne-Ernest Amborabé
Direction : Gabriel Roblin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physiologie. Biologie des organismes, populations, interactions
Date : Soutenance en 2000
Etablissement(s) : Poitiers

Résumé

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L'eutypiose est une maladie cryptogamique due au champignon ascomycete eutypa lata qui, en envahissant les tissus vasculaires, induit le deperissement des ligneux contamines. Ce parasite s'est considerablement propage dans le vignoble, notamment en bordelais et en poitou-charentes, engendrant une situation preoccupante du fait de l'absence de tout traitement curatif. Deux pistes ont ete ouvertes dans ce travail : (1) une strategie de lutte par l'emploi de substances naturelles presentant des proprietes antifongiques et (2) une approche des relations s'etablissant entre la vigne et le champignon. Eutypa lata presente une grande adaptabilite a son environnement physico-chimique (ph-temperature) et peut utiliser une grande variete de sources de carbone et d'azote pour sa nutrition. La cysteine, parmi d'autres composes soufres, s'est revelee nocive pour le mycelium, donc utilisable dans un traitement antifongique. Parmi les composes phenoliques testes (60), l'acide salicylique occupe une place privilegiee, presque unique, pour son efficacite a inhiber la croissance mycelienne, presentant meme une action fongicide. Cette action est specifique car une petite modification de la molecule diminue fortement son efficacite. 3 composes chlores peuvent etre egalement envisages pour mettre au point un traitement. L'emploi couple acide salicylique-cysteine montre un effet synergique tres significatif. Le champignon emet dans son milieu de culture, un facteur d'agressivite qui, apres separation chromatographique, se retrouve dans la fraction contenant les composes de masses moleculaires elevees notamment les proteines. Cette fraction agit sur la cellule vegetale a plusieurs niveaux : depolarisation membranaire, inhibition directe de l'h +-atpase plasmalemmique et du transport des assimilats, diminution de la respiration et de la photosynthese. De plus, cette fraction possede des proprietes elicitrices. Par comparaison, l'eutypine, toxine emise egalement par le champignon, hyperpolarise la membrane et n'a pas d'effet sur l'h +-atpase, augmentant seulement la conductance aux h + du plasmalemme et perturbant le transport actif des assimilats.