Thèse soutenue

Un aspect de l'épistèmè de la Renaissance : méthode et ''nomenclature'' dans l'œuvre botanique de Caspar Bauhin (1560-1624) : une approche linguistique

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Auteur / Autrice : Philippe Selosse
Direction : Olivier Soutet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Linguistique
Date : Soutenance en 2000
Etablissement(s) : Paris 4

Résumé

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A la Renaissance, la nomenclature botanique de Caspar Bauhin apparait comme la première sciemment et scientifiquement conçue. Dans une étude des rapports entre langage et pensée, cette nomenclature est d'abord resituée dans son épistèmè (livre i) vie de l'auteur et des institutions universitaires, sources philosophiques, maturation des concepts et émergence de la science (histoire, méthode, principes) sont abordées. Le savoir antique dont est issue la science au XVIe siècle n'est pas négligé et une place est accordée aux parataxinomies (catégorisation et prototypie). Symétriquement, les lectures anachroniques de l'œuvre bauhinienne sont décryptées à travers le tableau des épistèmès des siècles postérieurs. La nomenclature est ensuite abordée dans sa spécificité comme objet linguistique pur (livre ii) et appréhendée sous les rapports de la typographie (majuscule, ponctuation), de la morphologie, de la syntaxe (prédication, ellipse, composition) et de la sémantique (commutation, synonymie). Le corpus couvre la quasi-intégralité des imprimés botaniques et de leurs manuscrits et le déchiffrement intégral des étiquettes de l'herbier de Bauhin. Les noms bauhiniens de plantes, pour être justement interprétés, sont rapportés à leurs référents, livrés par quelque 10. 000 déterminations en nomenclature actuelle et synthétisées ici pour la première fois. Une base de données sur cd-rom présente l'ensemble de ce corpus linguistique et botanique. Des hypothèses de lecture sont enfin tentées, étayées par de multiples schématisations conformes à l'épistémè de l'époque (livre iii) la nomenclature bauhinienne est multiple, régie par des tendances populaires et scientifiques, tout comme sa méthode est inspirée de plusieurs sources logiques et botaniques (Aristote, Dioscoride, Lobel). La découverte tardive d'un texte de Bauhin, jusqu'alors méconnu, sur la notion de méthode valide les hypothèses avancées.