Thèse soutenue

La puissance navale et militaire britannique en Méditerranée (1840-1871)

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Auteur / Autrice : Patrick Louvier
Direction : Georges-Henri Soutou
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 2000
Etablissement(s) : Paris 4

Résumé

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En 1840, la puissance navale et militaire britannique en Méditerranée repose sur deux composantes : une escadre permanente, basée à Malte, et trois forteresses : Gibraltar, La Valette et Corfou. Entre 1841 et 1853, les enseignements de la guerre de Syrie (1840) puis les progrès de la marine de guerre à vapeur française sont l'objet de vifs débats qui entrainent le renforcement de l'escadre, la création d'une hotte mixte, ainsi que la modernisation de l'arsenal de Malte. La réorganisation partielle des fortifications de Gibraltar et de La Valette tente parallèlement de répondre aux défis posés par les progrès de l'artillerie navale et les changements tactiques introduits par la marine à vapeur. La guerre de Crimée impose une modification importante du dispositif naval et militaire anglais en méditerranée. Elle dévoile les limites d'une stratégie amphibie handicapée par l'insuffisance des ressources militaires insulaires et méditerranéennes et l'échec d'une collaboration anglo-ottomane. Ce conflit conduit à une réorganisation des forces navales, il bouleverse la composition des garnisons et dévoile l'importance logistique de Malte. Le processus de modernisation engagé après 1841 est parachevé entre 1856 et 1860 avec la conversion de l'escadre en flotte " tout vapeur " et le réarmement des forteresses. La décennie suivante est marquée par une rapide évolution des données technologique et stratégique. L'introduction après 1860 de canons rayes suscite de vives controverses. La conversion de l'escadre en flotte cuirassée (1863 - 1867) rend impératif un renforcement des capacités logistiques. Alors que l'abandon des iles ioniennes en 1864 libère l’armée d'un fardeau onéreux et inutile, l'adoption de la route de Suez comme voie militaire impériale régulière puis la création d'un réseau télégraphique anglo-indien transméditerranéen consacrent un processus engagé au début des années 1840 et décuplent l'importance géostratégique de la Méditerranée.