Thèse soutenue

Justice et droits de l'homme chez John Rawls

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Auteur / Autrice : Ernest-Marie Mbonda
Direction : Alain Renaut
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2000
Etablissement(s) : Paris 4

Résumé

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Cette étude est une exploration analytique et critique de la théorie de John Rawls à partir du problème de la fonction des droits de l'homme dans cette théorie. Son premier objectif est de montrer qu'une théorie du droit ou de la justice ne peut être éthiquement valide que si elle prend pour critère l'idée régulatrice de l'inviolabilité des droits humains. Cette hypothèse s'appuie sur une confrontation entre le rawlsisme et les théories dominantes de la justice telles l'utilitarisme, le libéralisme, l'égalitarisme et le communautarisme, où il apparait que la supériorité de la théorie de Rawls tient à une compréhension plus complète et plus équilibrée de la notion des droits de l'homme. Le second objectif du travail prolonge le premier en soutenant, contre Rawls, que si la force de sa théorie réside dans la fonction qu'y exerce l'idée des droits de l'homme, la démarche procédurale/contractualiste/constructiviste mise en place pour les légitimer ne constitue pas la poutre maitresse de son argumentation. Cette démarche est présupposée par une fondation éthique. Transcendantale implicite. De cette inversion de l'ordre des raisons dans la construction rawlsienne, on déduit que sa théorie, à moins de renoncer totalement à ce qui en constitue la force, ne peut revendiquer un statut de neutralité. Le pluralisme axiologique qui fonde cette revendication n'est pas aussi radical que semble le supposer Rawls, car une fondation objective et universaliste s'inscrit dans l'ordre non seulement du souhaitable, mais aussi du possible.