Thèse soutenue

Mobilité du capital humain : localisation des activités et convergence des espaces européens

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Auteur / Autrice : Matthieu Crozet
Direction : Lionel Fontagné
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Économie
Date : Soutenance en 2000
Etablissement(s) : Paris 1

Résumé

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Les théories de la nouvelle économie géographique prédisent un renforcement des agglomérations spatiales avec l'intensification de l'intégration économique. Leur enjeu est donc capital pour l'Union européenne qui affiche simultanément les objectifs d’intégration, de développement global et de cohésion régionale. Notre travail vise à approfondir le cadre théorique et à évaluer empiriquement les risques de divergence spatiale induits par l'unification des marchés européens. Ce travail théorique et empirique repose donc sur trois champs d'analyse : l'economie spatiale, le commerce international et la croissance. Nos apports théoriques nous amènent à la fois à élargir les conclusions des modèles d'économie géographique et à les relativiser. En introduisant une dynamique d'avantages comparatifs dans un modèle statique, nous montrons qu'une trop grande insuffisance d'intégration peut aussi engendrer une polarisation de l'économie. Par ailleurs, en couplant un modèle d'économie spatiale à une dynamique de croissance fondée sur l'accumulation du capital humain, nous montrons l'existence d'un arbitrage entre les objectifs de cohésion et de recherche d'une croissance maximale ; surtout, nous affinons l'analyse en soulignant l'importance du degré de mobilité des travailleurs et des politiques de développement local. Le chapitre 6 montre la pertinence empirique de l'arbitrage cohésion/croissance des lors que l'on se place à un niveau d'agrégation spatiale suffisamment fin. Cela confirme les conclusions des chapitres 2 et 3 qui visent à calibrer tous les paramètres du modèle statique sur des données régionales européennes. Ce travail empirique original confirme la pertinence des modèles d'économie géographique ; mais, en estimant les points de rupture des équilibres, nous montrons que la polarisation des activités ne peut apparaitre que sur une échelle relativement restreinte, notamment du fait de la trop faible mobilité des travailleurs européens