Thèse soutenue

L'Orient, généalogie d'une illusion

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Auteur / Autrice : Regis Poulet
Direction : Claude Foucart
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature comparée
Date : Soutenance en 2000
Etablissement(s) : Lyon 3

Mots clés

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Résumé

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Comprendre ce que l'Orient représente dans l'imaginaire occidental exige de remonter à l'Antiquité grecque. Il accompagne la naissance de l'idéalisme et de la métaphysique. Très tôt, la temporalité de la décadence le caractérise, de la Rome impériale jusqu'à la fin du XXe siècle. Peurs de la barbarie, de la corruption et du déclin témoignent de l'angoisse de l'Occident face au devenir de la nature. Construit sur une pensée de l'être, c'est à dire du manque, l'Orient incarne dès la fin du XVIIIe siècle le rêve d'une androgynie spirituelle synonyme de régénération. Politique, religion et arts sont à divers degrés influencés par cette illusion. Mais un boulversement intervient avec Nietzsche, boulversement dont on tente de tirer ici les conséquences. En tant qu'illusion, l'Orient collabore à l'introduction de la décadence de la vie : c'est le nihilisme. Caratéristique du monde moderne, le nihilisme se traduit par l'uniformisation et la globalisation planétaires où l'Occident perd l'Orient qu'il s'est créé. Mais en révélant qu'il n'est possible de construire que sur le néant (l'Etre étant inaccessible et insuportable) le nihilisme laisse entrevoir une sortie. Pour que le néant devienne positif, il est nécéssaire que le "logos" et la "phusis" se réconcilient. L'attention à la corporéité de la pensée ainsi que la nature esthétique de l'Etre font alors du simulacre et de l'artificiel des viatiques où l'Orient n'a plus sa place mais où l'Asie peut jouer un rôle.