Thèse soutenue

Réformes institutionnelles et finances publiques : l’exemple de la décentralisation en Afrique Subsaharienne

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Auteur / Autrice : Elsa Duret
Direction : Jean-Paul Azam
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance en 2000
Etablissement(s) : Clermont-Ferrand 1

Résumé

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La première partie propose une analyse macro-économique du phénomène de décentralisation budgétaire. Elle s’attache à examiner la réalité des relations financières entre les échelons de gouvernement et à identifier les enjeux de cette réforme budgétaire pour les pays en développement. L’analyse débute par une présentation conceptuelle et statistique du phénomène de décentralisation budgétaire dans une perspective de comparaison internationale (chapitre I). Elle étudie, ensuite, les déterminants du degré de décentralisation budgétaire et met en évidence l’influence de la politique fiscale de l’état central-effort fiscal et distorsions de fiscalité centrale (chapitre II). Elle s’intéresse, enfin, à l’impact potentiel de la décentralisation budgétaire sur la croissance. Dans un premier temps, une recherche théorique et un test empirique de la relation directe sont menés (chapitre III). Dans un second temps, on étudie l’impact de la décentralisation sur deux variables intermédiaires de la croissance : la bonne gouvernance et le capital humain (chapitre IV). La seconde partie s’intéresse aux trois dimensions de la réforme de décentralisation dans le contexte singulier des pays d’Afrique Subsaharienne (ASS). Tout d’abord, le chapitre V identifie les principales étapes du processus de décentralisation en ASS et offre une grille de lecture des réformes nationales. Ensuite, sur la base de données d’enquêtes, le chapitre VI identifie les facteurs de la dépendance financière des collectivités locales. Enfin les deux derniers chapitres proposent une analyse politico-économique des réformes de décentralisation. Le chapitre VII s’intéresse aux relations entre la décentralisation, la corruption et la redistribution des rentes. Notamment, il formalise les incitations à la réforme pour un état central prédateur en assimilant la décentralisation à une stratégie d’adaptation à la crise du mode de régulation néo-patrimonial des états africains. De manière symétrique, le chapitre VIII s’intéresse aux relations entre la décentralisation, la démocratie et la capture politique. Sur la base de deux monographies du marché politique local africain, il met en évidence la vulnérabilité des élus à la « capture politique » et isole les modalités de la réforme susceptibles d’engager la responsabilité des élus.