Loeiz Herrieu : un paysan breton dans la Grande Guerre : analyse de sa correspondance avec son épouse
Auteur / Autrice : | Daniel Carré |
Direction : | Yann-Ber Piriou |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Etudes celtiques |
Date : | Soutenance en 1999 |
Etablissement(s) : | Rennes 2 |
Résumé
Une part importante de l'oeuvre de l'écrivain et publiciste breton Loeiz Herrieu (1879-1953) est consacré à la grande guerre : son journal de guerre - kamdro en ankeu (le tournant de la mort) - est une des oeuvres maîtresse de la littérature contemporaine en langue bretonne. Cependant, sans délaisser l'écrivain, c'est l'homme privé, peu connu, que cette thèse s'attache a cerner : caractère, personnalité, liens avec les siens, relations avec les autres soldats, mouvement des idées, visions personnelles et leçons de la guerre. . . Ceci au travers de l'analyse très détaillé de son courrier prive à son épouse (620 lettres) totalement inconnu en dehors du cercle familial restreint. Au-delà de la sincérité du soldat - largement attestée par la confrontation de son témoignage aux archives militaires, aux récits d'autres combattants proches de lui (origine sociale, niveau d'études, idées. . . )Et son adéquation parfaite aux critères du <<bon témoin>> selon Norton Cru - l'analyse présente l'homme, l'époux, le père, le catholique, le paysan, le militant culturel breton face à la guerre - qu'il hait car elle dégrade l'homme - et au militarisme au quotidien - qu'il rejette au nom de la morale et de l'honnêteté. Ses lettres révèlent un être hors du commun, anime d'une vie intérieure intense, et qui, pour rester debout, refuse toute compromission avec les valeurs du monde qui l'entoure. Son sens aigu du devoir, sa totale soumission à la volonté divine nourrissent son espérance sans faille de revoir la Bretagne et les siens avec la victoire du droit et de la justice, valeurs au nom desquelles il accepte de souffrir. Thèse et documents (corpus de 275 lettres, biographie circonstanciée de L. Herrieu entre 1879 et 1914, documents divers) sont rédigés en langue bretonne