Aspects de la représentation du Moyen Age dans la littérature romantique : domaines français, anglais, allemand
Auteur / Autrice : | Isabelle Durand |
Direction : | Gwenhaël Ponnau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature générale et comparée |
Date : | Soutenance en 1999 |
Etablissement(s) : | Nantes |
Résumé
L'époque romantique apparait comme le moment d'un intérêt renouvelé pour le moyen âge, époque délaissée par la pensée des lumières. Ce renouveau se manifeste dans des domaines aussi divers que l'histoire, l'architecture, la musique ou la littérature. Cette convergence nous amène à considérer le retour au moyen âge comme un élément fondamental de la pensée romantique. Sa présence au sein de genres nouveaux mis à l'honneur par le romantisme (le conte, la ballade, le drame romantique, le roman historique) nous invite déjà à mesurer le rôle essentiel du retour au moyen âge dans l'émergence d'une nouvelle conception de la littérature, en rupture avec les règles classiques. Ces différentes mises en formes permettent de faire émerger l'image d'un moyen âge en grande partie fantasmatique, reflet des attentes et des rêves romantiques. Sa grande plasticité lui permet également de s'incarner dans des figures majeures que la pensée romantique tend à constituer en mythes (Charlemagne, Louis XI, Jeanne d'Arc ou Faust). Réceptacles de représentations médiévales typiques, elles concentrent l'essentiel des enjeux esthétiques et idéologiques associés au moyen âge. On peut alors proposer une typologie des moyen âges romantiques en distinguant les représentations qui s'attachent à l'aspect grotesque du moyen âge, celles qui l'associent au merveilleux et au terrifiant, et celles qui le constituent en âge d'or. Difficiles à concilier, ces représentations nous semblent néanmoins relever d'un principe commun, qui tend à valoriser l'originel et le primitif. Le moyen âge devient ainsi un mythe, mythe d'un temps primitif à mi-chemin entre l'histoire et la légende. Ce passé mythifié dans lequel le romantisme cherche à la fois un ailleurs radicalement autre et une identité représente une manière d'échapper à un présent dévalué. Source d'inspiration neuve, le retour au passé médiéval représente paradoxalement l'un des moyens d'expression privilégiés de la modernité du mouvement romantique.