La politique et la vérité : l'abbé Grégoire et la Révolution française

• Auteur / Autrice : Rita Hermon-Belot
• Direction : François Furet, Dominique Julia
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Histoire
• Date : Soutenance en 1999
• Etablissement(s) : Paris, EHESS

Mots clés

Mots clés contrôlés

France -- 1789-1799 (Révolution)

Grégoire, Henri (1750-1831)

1789-1815

Christianisme et politique

Résumé

Un essai de biographie intellectuelle qui se propose d'éclairer la cohérence à l'oeuvre dans cette pétition a priori surprenante, réussir à être un Jacobin de la toute première heure et même un Montagnard de 93, en restant toujours aussi "l'Abbé", premier prêtre catholique. Les étapes de la carrière et même de la vie de Grégoire sont celles du cours de la Révolution. On le suit tour à tour dans l'entreprise inédite, lancée à l'été 1789, d'une politique qui prétend s'appuyer exclusivement sur des principes valables pour l'ensemble du genre humain, dans l'immense effort d'édification d'une France nouvelle à laquelle il prend une part si active et si foisonnante, mais aussi dans la crise de la Révolution, ces "heures caniculaires" qu'il traverse sans jamais renoncer à son projet de construire la culture de la République, et jusque dans la cruelle déception de cette litanie de régimes de plus en plus autoritaires, à travers laquelle subsiste pourtant son attachement à l'idée de révolution après la Révolution. Plus que celle de ses conceptions religieuses et ecclésiales, la question ici posée est celle de la politique de Grégoire. Chacun de ses choix s'appuie sur l'idée très spécifique d'une "politique chrétienne". S'il ne perd jamais de vue la précarité de la destinée de l'homme sur terre, s'il sent à chaque pas l'emprise d'une main divine conduisant les événements, il croit aussi en la possibilité d'une réalisation temporelle d'une partie au moins de l'idéal chrétien, un bien traduit dans le langage des Lumières, celui de l'utilité et du bonheur. Indéfectiblement attaché a la déclaration des droits de l'homme, il ne la lit que comme une application de l'Evangile. C'est pourquoi aussi ses réussites comme ses échecs sont ceux d'une politique qui s'est voulue avant tout l'expression d'une vérité.