Thèse soutenue

Représentation sociale de la folie par les familles de malades mentaux au nord-est du Brésil (le cas João Pessoa)

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Auteur / Autrice : Sheva Maia da Nóbrega
Direction : Serge Moscovici
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie sociale
Date : Soutenance en 1999
Etablissement(s) : Paris, EHESS

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le sujet de cette recherche consiste à savoir comment les représentations sociales ont une part active dans la construction psychosociale qui fonde la figure de l'altérité du fou, au sein des familles de malades mentaux au nord-est du brésil. Pour mettre en évidence les contenus latents ainsi que l'organisation cognitive des éléments du champ représentationnel, nous avons fait usage de la méthode d'association libre des mots sur un échantillon de 80 sujets appartenant à des familles de malades mentaux. Le traitement des données quantitatives a été effectue par l'analyse factorielle de correspondance sur le logiciel trois-deux mots. Pour réaliser l'approche qualitative, nous avons applique l'interview semi-directif avec les mêmes sujets, et réalise l'analyse thématique de contenu comme procédure analytique des résultats. Avec les 10 internes à l'hôpital psychiatrique et les membres de ces familles, les récits de vies nous semblaient plus pertinents pour le recueil de données. Les résultats montrent que l'activité psychique du déni en tant que conflit à la fois cognitif et social permet à la famille la coexistence ainsi que l'exclusion du fou de son propre groupe d'appartenance. Etrange à soi-même, la trajectoire de ce sujet est construite sur le rapport à l'altérité pour composer le scenario de modernisation et de prophylaxie du social. C’est par le paradoxe de la métaphore de révélation / dissimulation et du dedans / dehors tissé dans les niveaux cognitif, affectif et des pratiques sociales que le fou est forgé en tant que sujet indéterminé. Dans les mouvements antithétiques que l'exclusion engendre, la dénégation de la famille par rapport au fou, d'un côté, et ce personnage qui a perdu la mémoire de lui-même, de l'autre côté, se trouve plongé dans le silence sous l'allusion métaphorique du signe du déni. Ce phénomène révèle la face iconographique des crises identitaires et de rupture des liens qui sont de plus en plus dévastatrices par la fracture qui s'agrandit au cœur de nos sociétés