Thèse soutenue

René Char et la peinture ou le bruit de l'allumette

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Auteur / Autrice : Mireille Raynal-Zougari
Direction : Georges Mailhos
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance en 1998
Etablissement(s) : Toulouse 2

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L'etude porte sur un corpus articule autour de trois axes. Le premier regroupe les textes de char sur les peintres, contemporains ou anciens, enlumineurs de ses poemes, amis ou modeles. Le second ensemble reunit les textes dont on peut dire qu'ils mettent en jeu un traitement particulier de l'image, et relevent de l'ekphrasis, meme si l'objet de celle-ci n'est pas une reference picturale identifiable. Enfin, le troisieme ensemble regroupe les textes - surtout ceux du + dernier char ; - qui, par leur construction, s'apparentent a des tableaux, se voient plus qu'ils ne se lisent. L'objectif de la recherche est de montrer comment, dans ce que l'on peut qualifier un peu artificiellement une reflexion sur l'iconicite, char part d'une defiguration systematique du tableau et de l'image - picturale et poetique - engendrant ainsi une poesie de la contradiction, situee plus pres de l'indice que du symbole, la presence supplantant en effet la representation. Ensuite, il s'avere que cette defiguration prepare le terrain d'une nouvelle figuration, edification d'un arsenal d'images par derive melancolique devant un tableau faisant resurgir des figures fondatrices - entre autres celle du pere - ou par fantasme createur de figures desirables. Cette figuration amorce le processus symbolique par lequel le texte s'origine et par lequel la figure du spectateur char se revele contradictoire : les textes de ce corpus constituent en effet autant le journal intime du poete saturnien qu'est char que l'arriere-pays des autres poemes. Enfin, la (de)figuration qualifie ce paradoxe d'un texte qui se defigure comme texte lisible pour mieux se figurer ou figurer comme texte a voir, moins par les ressources de la typographie que par un jeu tendu des composantes poetiques emergeant chacune a leur tour pour donner au texte sa valeur plastique, par la remise en cause de la linearite du texte, qui dans une large mesure etait la condition de l'ekphrasis. Le lecteur fait l'experience d'un texte qui met en jeu une fonction critique de l'oeil et oblige celui-ci a etablir a son tour des perspectives dans le texte meme qui refusait de transposer des perspectives. L'image n'est plus dans le texte et a travers le texte, mais du texte. Le texte-icone acheve ainsi un cheminement vers le sublime ne de la contradiction et de la defaite de la representation.