Thèse soutenue

Le voyage : réalité et fiction dans la première moitié du XVIIIème siècle

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Auteur / Autrice : Marie-Monique Bernard
Direction : François Moureau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance en 1999
Etablissement(s) : Paris 4

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Les nombreuses relations de voyages publiées en France ont largement influencé la production littéraire de la première moitié du XVIIIème siècle et détermine son évolution. Elles témoignent de l'intérêt porté à la découverte des terres lointaines, du souci de dire la réalité observée, contribuant, malgré les contraintes, à une meilleure maitrise du monde. La démarche de ces voyageurs, écrivains d'occasion, qui s'expriment souvent à la première personne, marque de son empreinte la fiction romanesque comme la réflexion critique qui l'accompagne, qu'elle soit l'œuvre des romanciers eux-mêmes ou des théoriciens qui prétendent la faire disparaitre. Les interférences sont profondes et réciproques. Les voyageurs, soucieux de séduire, n'hésitent pas à exploiter des ressorts romanesques, organisant et transformant l'expérience vécue en aventure dont le narrateur devient le héros et/ou le protagoniste. Les fictions s'ancrent dans la réalité historique et géographique, recherchant l'effet de réel sans rompre avec le roman d'aventure ou l'utopie. Le voyage permet surtout de relativiser la civilisation européenne et de prendre du recul, générant un regard critique souvent audacieux mais qui tend à étouffer par son ampleur et sa démarche raisonneuse l'ébauche de structure romanesque. Celle-ci s'impose plus facilement lorsque, associé à la fantaisie et au merveilleux, il dévoile les mœurs libertines ou le libertinage de la pensée. La souplesse et la richesse de l'écriture du voyage permet au roman, en multipliant les expériences d'achever son apprentissage et de s'imposer.