Thèse soutenue

La France, la Roumanie et la sécurité en Europe de 1919 à 1933

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Auteur / Autrice : Traian Sandu
Direction : Jacques Bariéty
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 1998
Etablissement(s) : Paris 4

Résumé

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La France a incontestablement eu, en 1918, le projet d'intégrer la Roumanie à un dispositif qui assura la sécurité continentale des vainqueurs de la première guerre mondiale. Néanmoins, cette volonté connut de sérieuses variations liées à l'incompatibilité des objectifs stratégiques français et roumains. Le dysfonctionnement des projets bilatéraux et zonaux de sécurité fut constant, alors que la coopération plus anonyme à la société des nations fut plus durable. A la fin de 1921, après une période troublée d'élaboration, la France dut se contenter d'une assise centre-européenne fragile : la Roumanie ne parvint pas à peser auprès de Prague et de Varsovie pour unifier la petite entente et l'alliance polono-roumaine dans un système antiallemand et antirusse. Bucarest ne put pas jouer le rôle de charnière entre ces deux volets du système français. Après Rapallo, et malgré les allégations des historiographies communiste et conservatrice qui, pour des raisons inverses, exagèrent l'engagement antirusse de Poincaré, la politique de sécurité française se soucia de plus en plus du danger allemand, tandis que les roumains gardèrent les yeux fixés sur la Russie, en espérant le maintien de l'entente cordiale : leur soutien dans l'affaire de la Ruhr fut tiède. Herriot tira les conséquences et avança la sécurité collective; devant le refus britannique, Briand dut restreindre la sécurité française au Rhin. Le déclin des alliances de revers ne connut pas d'embellie avec le traité franco-roumain de 1926. Mais la crise politique et économique obligea la France à réagir. Mais la Roumanie ne pouvait plus refuser la domination commerciale de l’Allemagne révisionniste : elle se replia sur ses alliances zonales. Il fallut les chocs du pacte franco-soviétique et du pacte à quatre pour que les roumains acceptent de s'entendre avec les soviétiques. Ces derniers créèrent ainsi la possibilité d'un pont diplomatique, voire stratégique, avec la France.