Thèse soutenue

Formation des grandes entreprises & innovations dans les relations de travail : coordination hiérarchique, gestion de la main d'oeuvre, paternalisme (France, XIXe)

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Auteur / Autrice : Philippe Lefebvre
Direction : Jean Bachler
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences sociales et sciences de la connaissance
Date : Soutenance en 1998
Etablissement(s) : Paris 4

Résumé

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L'étude des grandes entreprises au cours de la Révolution industrielle insiste volontiers sur l'idée de rupture dans les modes d'organisation. La division du travail est cette rupture, à laquelle les noms de Smith, Babbage, Marx ou Taylor sont attachés. En même temps que cette division du travail, il y aurait nécessité de coordination et de disciplination des ouvriers, qui toutes deux aboutiraient à la constitution nouvelle de lignes hiérarchiques dans les entreprises. L'analyse d'entreprises puisées dans quatre secteurs au XIXe siècle - indiennerie, coton, mines, métallurgie - ouvre à des constats différents, au moins pour la France. Elle plaide en faveur de l'idée de continuité dans les modes d'organisation, contre la thèse de la rupture. On observe dans les faits une faible coordination hiérarchique. Pareillement, la gestion du personnel est déléguée aux tâcherons et contremaîtres, et non pas centralisée. Enfin, le paternalisme demeure développé et semble même croître. La thèse montre,premièrement, que ces pratiques sont rationnelles : elles permettent de répondre aux problèmes rencontrés. Deuxièmement, il y a bien évolution, mais selon un schéma de transition et non pas de rupture. C'est sous la pression de la concurrence sur le marché des produits et à l'occasion du retournement du marché du travail, dans le dernier tiers du XIXe siècle, que hiérarchie et gestion centralisée du personnel se développent, appelant une adaptation en retour du paternalisme.