Thèse soutenue

Histoire et fiction dans les chroniques italiennes de stendhal

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Auteur / Autrice : Yvon Houssais
Direction : Philippe Berthier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance en 1997
Etablissement(s) : Paris 3

Résumé

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Notre analyse a pour objectif de mettre en evidence le rapport que l'auteur institue a l'histoire, cherchant la fidelite, non dans la reproduction du reel, mais dans celle d'un texte : la chronique de la renaissance. L'histoire, pour stendhal, devient ainsi effet d'histoire et s'inscrit dans une strategie de persuasion dont le lecteur est la cible. Qu'il s'agisse du discours du narrateur principal, dans le texte ou en peripherie, ou des procedes d'imitation, qui visent a faire passer les textes pour des traductions de chroniques italiennes, stendhal semble s'etre acharne a faire croire a la verite historique de ses <<chroniques>>, surtout lorsqu'il prenait ses distances avec l'histoire. En effet, les ecrits regroupes sous le terme generique <<chroniques italiennes>> relevent de strategies d'ecriture differentes - stendhal passe de la fidelite a la chronique a l'adaptation plus ou moins libre, pour finir par inventer purement et simplement tout ou partie de ses recits. Meme si elle l'eloigne de l'histoire, cette evolution l'amene a pratiquer une narration toute de sobriete et de retenue, aux ressorts dramatiques puissants, esthetique qui deviendra la marque du genre chez un merimee ou un maupassant, plus tard. La fiction l'emporte -t-elle des lors sur l'histoire ? certes, stendhal ne manque pas d'ironiser sur les historiens, epinglant leurs mensonges, leur venalite. Au sein des recits, il prend egalement ses distances avec l'histoire, en la reecrivant pour la soumettre aux exigenges de la dramatisation, en se detournant de tout ce qui releve de la reconstitution du quotidien, de la vie populaire, des mentalites. Cependant la dramatisation, si elle ruine le rapport de transparence institue entre la fiction et l'histoire, complexifie la relation entre ces deux plans. L'histoire apparait des lors comme antagonique au bonheur prive.