Thèse soutenue

Les liens de famille et le droit pénal

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Auteur / Autrice : Cherifa Guechi
Direction : Bernard Bouloc
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Droit pénal
Date : Soutenance en 1998
Etablissement(s) : Paris 1

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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En considération des fonctions sociales qu'elle assume, la famille fait l'objet de protection du droit pénal qui se réalise à travers deux attitudes opposées, par des dispositions pénales plus rigoureuses ou plus atténuées. Ainsi, pour garantir l'exécution des obligations familiales ou pour lutter contre la violence familiale, les liens de famille sont la cause de rigueur des dispositions pénales. Les délits d'abandon de famille sont donc prévus pour les personnes qui ne respectent pas leurs obligations matérielles à l'égard de certains membres de leur famille. D'autre part, les infractions de mise en péril sont prévues pour les parents et les ascendants coupables de l'inobservation de certaines obligations envers un mineur. Enfin le droit pénal veut être un moyen de lutte contre les différentes formes de violence familiale par l'aggravation de la répression des infractions, notamment celles commises contre l'ascendant, le descendant ou pour la première fois, le conjoint dont le viol peut être puni. La déchéance de l'autorité parentale et un régime de prescription plus sévère sont prévus pour les crimes et les délits commis sur les mineurs par leurs ascendants. Mais parfois, les liens de famille constituent une cause d'adoucissement des dispositions pénales dans le but de permettre le fonctionnement et l'efficacité du groupe familial. Ainsi, pour certaines atteintes aux biens commises entre membres de la famille ne peuvent pas faire l'objet de poursuites pénales et certaines peines sont adaptées aux situations familiales des condamnes. Ce souci de sauvegarder la famille se retrouve aussi dans la tolérance de certains comportements antisociaux censés avoir une justification familiale, comme de ne pas dénoncer les crimes commis par un membre de la famille (sauf les infractions commises contre les mineurs ou les personnes vulnérables), ou d'aider leur proche criminel, ni de s'être abstenus de témoigner en faveur d'un innocent pour un crime commis par un membre de la famille et leur témoignage est reçu sans prestation de serment.