Thèse soutenue

La ville imprenable : histoire sociale de constantine au xviiieme siecle

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Auteur / Autrice : Isabelle Grangaud
Direction : Lucette Valensi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 1998
Etablissement(s) : Paris, EHESS

Résumé

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Si la constantine du xviiieme siecle s'est imposee a notre attention, c'est en raison de l'enigme que constitue l'episode du gouvernement de salah bey, personnage incarnant toute la magnificence de ce qu'avait pu etre l'epoque turque, mais qui connut paradoxalement une fin brutale et l'echec du projet souverain d'envergure qu'il avait entrepris. Cet evenement tragique et mal elucide temoignait du fait que les conditions et les limites de la domination turque d'alors ne pouvaient etre saisies sans une etude des experiences sociales et politiques se faisant jour dans la cite, totalement partie prenante de ce qui s'etait joue. Plutot que d'analyser l'espace social citadin en projetant sur lui des categories exterieures a l'experience des acteurs, ou mises en scene par les expressions dominantes de l'ideologie urbaine, cette etude se propose d'en saisir les configurations et les rapports de force qui le faconnent a travers les pratiques et les interactions individuelles et de groupe que les sources mettent en scene. Ce sont les sources locales (registres de deces et de justice du qadhi, operation de waqf, actes de proprietes, chroniques), prises comme autant de temoignages partiels et partiaux de la realite urbaine qui constituent le lieu privilegie de l'analyse, et l'investigation systematique dont chacune fait l'objet, le fil conducteur a partir duquel se construit la demonstration. Faisant debuter la recherche depuis le milieu du xixeme siecle, pour remonter ensuite dans le temps avant que de revenir au debut de la conquete francaise, avec les savants locaux qui se font alors historiens de leur ville, le plan de la these s'organise en cinq parties : entrer a constantine en 1840, le droit dans la ville, les turcs dans la cite, le pouvoir dans la ville et enfin, sortir de constantine par les recits autochtones.