Thèse soutenue

Extême pauvreté et droits de l'homme : analyse de l'obligation juridique et des moyens des pouvoirs public français dans la luttre contre l'extrême pauvreté

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Auteur / Autrice : Florence Tourette
Direction : Dominique Turpin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Droit public
Date : Soutenance en 1998
Etablissement(s) : Clermont-Ferrand 1

Mots clés

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Résumé

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La lutte contre l'extreme pauvrete n'interpelle pas seulement le coeur humain, mais le fondement meme de l'association des hommes. Aussi, elle ne peut que constituer un defi pour tout ordonnancement juridique. C'est parce que l'extreme pauvrete se caracterise par une violation des droits de l'homme, qu'elle peut pleinement trouver a se positionner a l'egard du droit. Le droit provient de l'obligation qu'ont les hommes de "faire societe", s'ils veulent assurer leur survie et leur plein developpement. Or, chaque fois que la valeur de l'homme est bafouee, l'association est sujet a eclatement. Quoi qu'il en soit, tous les niveaux de la hierarchie des normes integrent l'exigence des droits de l'homme. Des lors, la lutte contre l'extreme pauvrete ne peut que constituer une veritable obligation juridique pour les pouvoirs publics francais, meme si les processus organises pour garantir ces droits peuvent se reveler empreints d'une certaine relativite. Une legislation impressionnante s'est mise en place en vue de repondre a cette obligation. Cependant, elle montre une grande impuissance face a un phenomene qui n'a eu de cesse d'accompagner les societes humaines. Une partie de l'explication se trouve assurement dans l'instauration de dispositifs qui tendent essentiellement a organiser un droit a etre soulage de la misere. Or, une politique de lutte contre l'extreme pauvrete ne saurait trouver d'efficacite que si elle s'inscrit dans des dynamiques d'insertion, propres a mettre chacun en position de reassumer ses responsabilites dans la societe. Il n'en reste pas moins que le droit n'arrive que difficilement a atteindre les plus pauvres, meme lorsqu'il prend la forme de l'assistance. Ii ne faut pas y voir une question de fatalite, mais davantage une absence de volonte politique d'agir autrement et de facon determinee dans le cadre de cette lutte, et d'accepter de penser l'accessibilite de la regle de droit.