Thèse soutenue

Variation géographique et structure des populations chez le Puffin cendré (Aves, Procellariiformes) : apports respectifs des marqueurs génétiques et phénotypiques

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Auteur / Autrice : Corinne Rabouam
Direction : Georges Périquet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences biologiques et fondamentales appliquées. Psychologie
Date : Soutenance en 1997
Etablissement(s) : Tours

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Ce travail analyse les apports respectifs de différents marqueurs pour étudier la variation géographique et la structure des populations, chez une espèce à distribution naturellement fragmentée : le puffin cendré, oiseau marin de l'ordre des procellariiformes (albatros et pétrels). Une première étape consistait à étudier la dispersion des individus, laquelle détermine les flux géniques, afin d'en déduire des prédictions quant à la structure et au degré de différenciation des populations. Cette analyse est basée sur l'observation d'individus bagués poussins avant l'envol, puis recapturés ultérieurement sur les colonies de reproduction. Les résultats montrent l'existence d'un dimorphisme sexuel, non seulement dans les taux de retour sur le site de naissance pour se reproduire, mais aussi dans les distances de dispersion. La philopatrie est plus importante chez les mâles, mais certains individus réalisent des mouvements dispersifs à grande échelle, tandis que les femelles dispersent d'avantage, mais à des distances relativement courtes. Ensuite, plusieurs paramètres ont été échantillonnés selon différentes échelles spatiales d'analyse, allant de la sous-espèce à la sous-colonie, afin de constituer un jeu de marqueurs potentiels de la variation géographique chez le puffin cendré : - l'étude de la structure et de la différenciation génétique des populations repose sur l'analyse de l'adn, à partir de marqueurs RAPDS, et microsatellite ; - l'étude des divergences phénotypiques repose sur l'analyse des patterns de variation géographique de la biométrie (masse corporelle, hauteur du bec, longueurs du bec, de l'aile pliée, de la queue, et du tarse), et de la phénologie du cycle reproducteur (dates de ponte, d'éclosion, et d'envol des jeunes ; durées de l'incubation, et de la croissance des jeunes), en parallèle avec la variation des facteurs océanographiques (température et salinité, fréquence d'occurrence des fronts thermiques, et distance aux colonies), aux différentes échelles spatiales à travers l'aire de répartition de l'espèce ; - enfin la variabilité des signaux de communication utilisés lors de la formation du couple est également analysée à travers les vocalisations, en tant que marqueurs comportementaux de l'identité géographique et spécifique des populations. Nos résultats montrent que la variabilité des différents caractères utilisés comme marqueurs ne reflète pas forcément un même et unique schéma de différenciation géographique, mais des facettes différentes et complémentaires de ce processus évolutif : - les marqueurs génétiques. L'utilisation d'un marqueur microsatellite nous a permis de mettre en évidence une structuration géographique non détectée à partir des protéines et de l'adn mitochondrial, reflétant les conséquences de la dispersion des individus, et donc l'histoire phylogéographique des populations. - les marqueurs morphologiques mettent en évidence des divergences qui traduisent avant tout des variations spatio-temporelles dans les caractéristiques océanographiques locales sources de contraintes sélectives, témoignant d'un processus adaptatif plutôt qu'historique. - les marqueurs comportementaux. Chez le puffin cendré, comme chez l'ensemble des procellariiformes, la variabilité des vocalisations est essentiellement d'origine génétique, et leur différenciation géographique reflète également les conséquences de l'histoire évolutive des populations. Ces résultats sont discutés dans un cadre plus général, à la lumière des particularités biologiques de chaque marqueur et des modèles étudiés dans la littérature