Thèse soutenue

Religion et cités en Gaule romaine au Haut-Empire

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Auteur / Autrice : William Van Andringa
Direction : Patrick Le Roux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 1996
Etablissement(s) : Toulouse 2

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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A partir d'Auguste, l'histoire des trois provinces de gaule est celle de populations indigènes acclimatées au système politique de la cite. C’est donc dans ce cadre que nous avons choisi d'envisager une lecture de la religion gallo-romaine. Dès le début de l'empire, la réorganisation des territoires fut entérinée sur le plan religieux par un réaménagement progressif des espaces sacres traditionnels ainsi que par l'installation de nouveaux lieux de culte. Parmi ceux-ci, le sanctuaire du confluent dédié à Rome et Auguste constitua un point de rassemblement oblige des citoyens qui évoluaient, pour beaucoup, au sein de cites pérégrines. Progressivement, la diffusion du droit latin imposa les règles d'une organisation municipale des cultes, sanctionne notamment par un développement monumental des sanctuaires et des fora, sièges de la religion officielle. Les panthéons des cités furent en conséquence conçus comme des organismes publics soumis, au gré du temps, à des réaménagements hiérarchiques et à un enrichissement permanent de leurs membres. Certaines divinités ancestrales furent interprétées et des dieux nouveaux furent installes parce qu'ils exprimaient la mise en place, toujours plus affirmée, d'une société civique intégrée a l'empire : l'implantation du culte de Jupiter, grand dieu de l'état romain, ou de celui de la magna mater est à cet égard significatif. En gaule comme ailleurs, c'est au sein de la cite et sous la surveillance des magistrats et des prêtres que s'organisèrent les cultes communautaires. Pour les individus, l'entrée dans la cite romaine avait des implications évidentes et automatiques sur la pratique religieuse et par voie de conséquence sur la religion de la cite. L’existence de l'individu n'était plus uniquement liée a des formes de sociabilité indigènes qui ont pu d'ailleurs subsister, mais dépendait de nouveaux cadres de référence qui le rattachaient a sa civitas, a sa patria. Les trois niveaux de la hiérarchie divine, les dieux romains ou romanises, l'empereur ou les dieux indigentes étaient ainsi sollicites indépendamment ou associes selon les circonstances ou les lieux. En recevant le droit de cite, le citoyen membre de sa natio adhérait également à sa patrie politique, celle de Rome. En définitive, loin de se référer à une permanence immuable, la religion des gallo-romains a évolué en même temps que les hommes étaient intégrés dans…