Thèse soutenue

Etude de la regulation du gene de la drosomycine, un peptide antifongique induit lors de la reponse immunitaire de la drosophile

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Auteur / Autrice : LYDIA MICHAUT
Direction : Jean-Marc Reichhart
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences biologiques et fondamentales appliquées. Psychologie
Date : Soutenance en 1997
Etablissement(s) : Strasbourg 1

Résumé

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En reponse a une infection, la drosophile, a l'instar des autres insectes, synthetise une batterie de peptides antibacteriens. Nous avons montre que ce diptere produit egalement un peptide antifongique de 44 residus, la drosomycine. Suite a un stimulus immunitaire, cette molecule est majoritairement synthetisee dans le corps gras des animaux et est secretee dans l'hemolymphe. Ce peptide de 44 residus contient huit cysteines engagees dans quatre ponts disulfure intramoleculaires et presente des analogies structurales frappantes avec les defensines de plantes, une famille de peptides antifongiques de 5 kda, riches en cysteines, impliques dans la reaction de defense des vegetaux. Le gene de la drosomycine est unique et depourvu d'intron. Il est localise en 63 d1-2, sur le bras gauche du troisieme chromosome. Son expression inductible au cours de la reponse immunitaire est regulee au niveau transcriptionnel par une voie de transduction du signal differente de celle gouvernant la synthese des peptides antibacteriens. En effet, l'expression inductible des genes codant pour les peptides antibacteriens necessite le produit du gene immune deficiency. Au contraire, l'expression de la drosomycine au cours de la reponse immunitaire n'est pas affectee par la mutation imd mais est gouvernee par une voie de signalisation analogue a celle menant a l'activation des genes codant pour les proteines impliquees dans la reponse immunitaire de phase aigue des mammiferes. Une partie de la cascade de genes determinant la mise en place de l'axe dorso-ventral dans l'embryon est en effet reutilisee chez l'adulte dans l'expression inductible du gene de la drosomycine. Ces resultats suggerent que la reponse immunitaire chez la drosophile et la reaction de phase aigue chez les mammiferes ont une origine evolutive commune.