Thèse soutenue

Bilinguisme d'ecriture et auto-traduction : julien green, samuel beckett, vladimir nabokov

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Auteur / Autrice : Michaël Oustinoff
Direction : Paul Bensimon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études anglaises
Date : Soutenance en 1997
Etablissement(s) : Paris 3

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le bilinguisme d'ecriture est un phenomene relativement frequent. Il n'en va pas de meme pour l'auto-traduction : il est en effet rare de trouver des ecrivains se traduisant eux-memes. L'auto-traduction constitue pourtant un objet d'etude essentiel pour la theorie de la traduction. On considere en effet souvent que le but ultime de toute traduction litteraire est de parvenir au texte qu'aurait ecrit l'auteur dans la langue traduisante s'il avait ete en mesure de le faire. C'est, par consequent, assigner a la traduction un objectif que l'on ne peut par definition, jamais atteindre, a moins d'etre l'auteur lui-meme. Mais adopter une telle perspective, c'est aboutir tot ou tard a une impasse : se traduire soi-meme, ce ne serait plus a proprement parler traduire, ce qui est en soi contradictoire. On peut au contraire estimer que traduction auctoriale et traduction proprement dite sont comme les deux versants d'une meme problematique. Celle de la potentialisation de l'oeuvre que represente toute traduction, qu'elle soit auctoriale ou allographe. Si l'on considere en effet que toute traduction constitue une version a part entiere de l'oeuvre, l'auto-traduction n'est plus qu'un cas particulier, qui ne se distingue de la traduction allographe que par les libertes plus grandes qui sont celles de l'auteur. Liberte ne signifie pas pour autant licence, car toute traduction auctoriale devient par le fait meme version definitive de l'oeuvre dans la langue traduisante. L'oeuvre auto-traduite demande par consequent a etre replacee dans le cadre de l'auto-hypertextualite. C'est ce qui apparait d'autant plus clairement que l'oeuvre auto-traduite d'un auteur est etendue, mais dans tous les cas de figure on peut estimer que traduction et auto-traduction relevent d'une meme problematique sous-jacente.