Thèse de doctorat en Océanologie biologique
Sous la direction de Michel Glémarec.
Soutenue en 1997
à Brest .
Ce travail visait à comparer les modalités de reproduction d'Oreochromis niloticus dans les retenues d'eau artificielles de Côte d'Ivoire et à appréhender leur déterminisme au moyen d'expérimentations en milieu contrôlé. La saison de reproduction, la taille et l'age de maturation sexuelle, la fécondité, la taille des ovocytes ont été déterminés à partir d'échantillons prélevés mensuellement entre août 1994 et octobre 1996. L’essentiel de l'activité reproductrice intervient entre janvier et septembre avec un pic entre avril-mai et août. Cette saisonnalité parait principalement rythmée par une variable astronomique, la durée du jour, alors que l'intensité et la durée de reproduction sont modulées par des variables environnementales. Les poissons de chacun des barrages atteignent la maturité sexuelle dans leur première année, entre 5, 6 et 10 mois. Ils l'acquièrent d'autant plus précocement que leur croissance est rapide. Les variations de taille à maturation reposent a la fois sur des différences de croissance pour des poissons de même âge et sur des différences d'âge à maturation induites par des différences de croissance. La comparaison des populations des divers barrages a révélé des différences marquées de fécondité, de poids et de diamètres ovocytaires. D’une manière générale, les populations qui se distinguent par une fécondité élevée, présentent les ovocytes les plus petits et inversement. La fécondité suit également un cycle saisonnier. Des expériences sur des poissons de deux populations ont montré que les différences de reproduction observées en milieu naturel entre ces deux populations étaient principalement le fait, non pas d'une variabilité génétique, mais de la plasticité phénotypique de l'espèce en réponse à des conditions environnementales différentes. En milieu contrôlé, les tilapias ont la capacité de modifier très rapidement (en un ou deux cycles de vitellogenèse) leur fécondité en réponse à l'aménagement de leur espace vital. L'ensemble de ces résultats et l'importance variabilité des critères de reproduction observée, tant entre les populations au cours d'une même année, qu'au sein d'une même population entre les deux années successives, suggèrent l'existence d'une composante phénotypique (environnementale) majeure dans l'explication des variations observées.
Reproduction of the tilapia (Pisces, Cichlidae) Oreochromis niloticus (Linnaeus, 1758) in man-made lakes of Côte d'Ivoire : comparative analysis of reproductive traits and experimental approach of their determinism
Pas de résumé disponible.