Le mythe arthurien dans l'imaginaire du monde anglophone (1970-1990)

The Arthurian Myth in the English-Speaking World Imagination, 1970-1990

• Auteur / Autrice : Sandra Gorgievski
• Direction : André Crépin
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Études anglaises
• Date : Soutenance en 1996
• Etablissement(s) : Paris 4

Mots clés

Mots clés contrôlés

Romans de la Table ronde

Arthur (roi)

Résumé

Afin de comprendre la résurgence spectaculaire du mythe arthurien dans le monde anglophone (1970-1990), nous mesurons, à travers un corpus écrit et image, l'évolution des mentalités et des systèmes de représentations, dans un va-et-vient perpétuel entre la période actuelle et le moyen âge. Les années 1970 offrent des conditions de rupture et de recréation particulièrement dynamiques, qui catalysent et accélèrent les changements subits par le mythe (désacralisation des modèles). Le nouveau monde (les États-Unis) s'approprie et réinvestit de façon magistrale la culture de l'ancien monde (l’Europe du moyen âge). Entre continuité et rupture, placé sous le signe du renouvellement et du rajeunissement, le mythe arthurien témoigne de son universalité et de sa modernité. Notre perspective, pluridisciplinaire, cherche à établir une corrélation entre les différents secteurs de la culture afin de vérifier la persistance du mythe dans le tissu culturel, même si l'on passe des romances médiévales - à la fois populaires mais fruits d'une culture élitiste - à une culture populaire dite de masse (bande dessinée, cinéma, livres de poche) qui renoue avec le collectivisme et l'anonymat du travail artistique médiéval. L'homogénéité du courant (structures narratives, valeurs véhiculées), son syncrétisme (archétypes et stéréotypes disparates, surimpression de thèmes, contamination par la mythologie moderne) en font l'originalité. Onirisme et réalisme, archaïsmes et technologie avancée, valeurs chevaleresques et idéologie contemporaine se côtoient et se fondent, comme à l'époque où fleurit la littérature arthurienne du XIIe siècle, tissu inextricable d'emprunts et de créations. Nos perspectives seront la dialectique du mythe et de l'histoire (moyen âge "mythique"?), puis la survivance de l'idéal du héros chevaleresque dans une mythologie moderne liée à la bande dessinée, y compris à travers la parodie. Le merveilleux, catégorie de la culture médiévale, est réapproprié dans la littérature et le cinéma. Le mal, sous ses formes (la démonologie) et ses voies (le péché et la culpabilité) répond aux mêmes mécanismes puissants et profonds, aux mêmes peurs et aux mêmes fantasmes. Nous constatons le singulier pouvoir de fascination de ce mythe, courant vivifiant qui irrigue le champ de notre imaginaire. Nous proposons en annexe un recensement des adaptations arthuriennes entre 1970 et 1990 (romans, nouvelles, pièces de théâtre, poésie, films, téléfilms, bandes dessinées, œuvres musicales et jeux de rôle).

In order to understand the spectacular Arthurian revival in the English-speaking world (1970-1990) we will try to assess the evolution of mentalities and cultural systems, through images and texts referring both to the middle ages and to nowadays. The 1970s provide particularly dynamic conditions of break and recreation, as they catalysed and sped up the changes of the myth. The new continent (the U. S. A) appropriates and uses in a masterly manner the culture of the old continent (Europe in the Middle Ages). Between continuity and rupture, the Arthurian myth is renewed afresh, which bears witness to its universality and modernity. Our perspective is pluridisciplinary, as it tries to establish a link between the different areas of culture in order to assess the persistence of myth, even if we have passed from medieval romances - popular yet of elitist background - to mass culture (movies, comics, paperbacks) which revives the collectivist and anonymous aspect of medieval craftsmanship. This revival is original because it is homogeneous (narrative structures, valour), syncretic (archetypes as well as stereotypes), full of overlapping themes and contaminated by modem mythology. Dream-like fantasies and realism, archaism and high technology, chivalric values and contemporary ideology coexist and mingle, just as when Arthurian literature flourished in the XIIth century, a web of interwoven borrowings and creations. We will tackle the dialectics of myth and history (the "mythical" middle ages?), then the permanence of chivalric ideal in modern mythology - based on the comics of the 1930s - but also its parody. The marvellous, a category of medieval culture is reappropriated in literature and cinema. Evil, through its forms (demonology) and its paths (sin and sense of guilt) answers the same powerful, deeply rooted mechanisms, the same fears and fantasies. The myth has a striking power of fascination, invigorating our imagination. This study includes an Arthurian bibliography (1970-1990) containing novels, short-stories, plays, poetry, operas, movies, t. V. Serials, comics, role-playing-games.