Thèse soutenue

Madagascar a l'heure de l'ouverture economique : la croissance peut-elle venir des entreprises exportatrices?

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Auteur / Autrice : Mireille Razafindrakoto
Direction : Jean Coussy
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance en 1996
Etablissement(s) : Paris, EHESS

Résumé

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L'economie malgache est en stagnation depuis trois decennies. Suite aux echecs des strategies passees, l'accent est mis sur la liberalisation ainsi que sur l'ouverture exterieure. L'idee sous-jacente est que l'elimination des distorsions micro-economiques, les opportunites qu'offre le commerce international, ainsi que les possibilites de flux d'investissements etrangers, suffiraient a surmonter toutes les contraintes et a faire decoller l'economie, avec un minimum d'intervention de l'etat. Les resultats de notre recherche montrent cependant que ce pari de renouer avec la croissance, en misant tout de suite sur les forces du marche et l'initiative privee dans le processus de transition, n'est pas soutenable. L'analyse de deux secteurs censes jouer un role moteur : le commerce exterieur et le secteur industriel, avec un accent particulier sur les entreprises franches exportatrices, revele des signes prometteurs suite a la strategie d'ouverture, mais les dynamiques en cours sont encore limitees. La faible extraversion de l'ile ne s'explique pas par l'environnement international plutot favorable, mais par des contraintes internes au niveau de l'offre que les lois du marche ne peuvent resoudre a elles seules. Un megc applique a madagascar, integrant la forte dependance vis-a-vis des importations, les specificites des entreprises franches exportatrices, est mobilise pour evaluer sous l'angle macro-economique, d'une part, l'impact de la reforme fiscale sur le commerce exterieur, et d'autre part, les retombees d'une montee consequente des investissements etrangers dans la zone franche. Les simulations montrent les contraintes structurelles de l'economie, notamment le poids encore restreint des exportations et sa relative inertie, ainsi que la forte dependance vis-a-vis des intrants importes, ce qui limite les resultats de l'ouverture. Ainsi, une strategie reposant sur l'extraversion et sur l'initiative privee, l'etat ne jouant qu'un role marginal, est loin de suffire pour enclencher une croissance economique soutenue. Cette option ne permet pas de lever les contraintes internes et de remedier veritablement a la trajectoire stagnante de l'economie malgache.